Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

Réseaux-renseignements et/ou évasion- ayant opéré dans les Basses-Pyrénées. NAP = Noyautage des administrations publiques.

baradat

NAP  = Noyautage des administrations publiques

 

 

 

Réseau de renseignements et de sauvegarde

         Il est créé en novembre 1942 à Pau par Honoré Baradat et Eloi Duboscq, qui comptent parmi les fondateurs de la Résistance en Béarn.

         Deux objectifs principaux lui sont fixés à sa création : d’une part, infiltrer les services de Vichy pour en infléchir le fonctionnement, en exécutant au minimum ses directives, et pour recueillir toute information utilisable ; d’autre part, préparer la prise de contrôle de l’administration par la Résistance.

         Ce réseau n’a rien de spécifique au département, puisqu’on retrouve l’équivalent dans de nombreux autres, mais son développement extrême et sa place centrale, au sein de la Résistance basco-béarnaise, lui confèrent une position centrale.

Activités

         Son champ d’activités s’étend aux domaines les plus divers : transmission d’informations sur les unités allemandes, les lieux qu’elles occupent, les postes de surveillance et les ouvrages fortifiés ; divulgation d’informations aux réseaux de résistance sur les infrastructures routières, ferroviaires et aériennes, en vue d’attentats ; diffusion de listes de personnes recherchées par la police (juifs, francs-maçons, réfractaires du STO, etc.), afin de les soustraire aux opérations de police ; fabrication de faux papiers ; préparation de coups de mains au profit de l’AS, des maquis et des réseaux ; établissement de listes de fonctionnaires collaborationnistes et de miliciens, etc. Des centaines de vies de personnes recherchées, pas seulement des résistants, ont pu ainsi être sauvées grâce à ses interventions.

         Sous le commandement d’Honoré Baradat (Achille), le NAP dispose d’agents dans presque tous les cantons. Il est particulièrement actif dans les PTT, les télécoms, la SNCF, les  services municipaux et préfectoraux ; il est présent dans divers services de la police, de la gendarmerie, de la justice, du ravitaillement, des Ponts et chaussées, le l’enseignement et des douanes. Il est en relations directes avec Ambroise Bordelongue, par l’intermédiaire de boîtes à lettres susceptibles de transmettre les informations en temps réel. A partir du printemps 1944, il prépare minutieusement, en vue des combats de la libération, un plan de soulèvement visant à empêcher l’armée allemande d’envoyer de renforts en troupes et en matériel vers les lieux de débarquement, en programmant la destruction des dépôts de munitions et de carburants, en identifiant les lieux de sabotage des lignes électriques et téléphoniques, en dressant les listes des fonctionnaires vichystes à neutraliser et en organisant la prise de contrôle de l’ensemble des administrations publiques. Le plan départemental d’insurrection visant à soutenir action des Alliés est conçu, pour l’essentiel, par ses services.

         C‘est pourquoi, plus tard, après l’épuration, lorsqu’il s’agira de reconstituer les administrations départementales et de coordonner le retour aux institutions républicaines, Honoré Baradat deviendra le personnage incontournable. La présidence du CDL lui est évidemment attribuée et ses adjoints directs s’occuperont du ravitaillement, des infrastructures économiques, de la presse, etc.

         Les dangers encourus par les agents du NAP sont bien réels. En 1944, plusieurs vagues de dénonciations et d’arrestations les atteignent et onze de ses membres trouvent la mort, soit fusillés (Cotonat, Fraisse, Lacabanne, Lafitte, Lousteau, Mourlhon), soit déportés (Fauvel, Maille) soit tués au combat (Argote, Olivier).

Principaux agents

Daniel ARGOTE, tué au combat le 10 août 1944 à Orthez

Charles BARADAT, à Laruns

Honoré BARADAT (Achille), créateur du réseau

Pierre BELLOCQ, à Nay

Paul BOURDALÉ, à Lembeye

Pierre CAMOUGRAND, à Salies-de-Béarn

Joseph CAUBISENS, à Pontacq

Jean-Pierre CHAMPO, à Mauléon

Pierre CLAVERIE (Auguste)

Pierre COTONAT, fusillé à Idron le 15 juin 1944

Pierre COURET (Alain), agent de la Trésorerie générale

Jules COUSSENS, à Aramits

Eugène DAILLE, à Montaner

Eloi DUBOSCQ (Gavadour), créateur du réseau

Guy FAUVEL, mort en déportation

Henri FRAISSE, fusillé à Toulouse le 28 décembre 1943

René FRAISSE, à Arzacq

Jean GUICHARNAUD, à Thèze

Léopold JOLY, à Monein

Henri LACABANNE, fusillé à Toulouse le 28 décembre 1943

Léon LADOUSSE, à Oloron

Maurice LAFITTE, fusillé au Pont-Long le 6 juillet 1944

Justin LARQUIÉ, mort en prison le 13 décembre 1943

Henri LASVIGNOTTE, à Arthez

Michel LOUSTEAU, fusillé à Idron le 15 juillet 1944

Henri MAILLE, mort en déportation

Eric MALÉ, à Lescar

Louis MOURLHON, fusillé à Idron le 15 juillet 1944

René OLIVUER, tué au combat le 3 août 1944

Albert PICQUEMAL, à Orthez

Léon PUYOU, à Lagor

Gaston SAUBADE, à Morlaàs

 

 

Références bibliographiques:

– LAHARIE (Claude). « Les réseaux de résistance dans les Basses-Pyrénées », dans La Résistance dans le Sud-Ouest au regard d’autres espaces européens (1940 à nos jours). Éditions Cairn, Pau, 2016

– POULLENOT (Louis). Basses-Pyrénées. Occupation. Libération. 1940-1945. J & D Éditions. Biarritz. 1995

 

 

 

 

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