Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

Policiers-résistants de la 17ème Brigade de Pau. FAUVEL Guy.

FAUVEL Guy, Pierre, André

Né le 06 avril 1913 à Paris (20ème)

Fils de Jean-Charles Emile Fauvel né à Bergerac le 04.11.1880 et de Adrienne Lucie Bourrasse.

Marié avec Alice, Jeanne, Anna Cuisinier.

Ils ont deux enfants, Annick et Yves nés le 30.03.1935 et le 31.07.1938

 

Entré dans l’administration le 11 septembre 1938. Il est nommé inspecteur stagiaire à la 2ème Brigade de Police Mobile de Lille jusqu’au 4 septembre 1939.

Il est mobilisé en 1940 et sera fait prisonnier en juin 1940 à Flomion (Aisne). Sa famille est réfugiée à Saumur.

Il restera en captivité jusqu’au 10.11.1942, moment où il bénéficiera de sa libération sur le principe de la « relève ». Il aura passé 30 mois dans un Stalag II-B sous le matricule 63647.

A son retour et jusqu’en avril 1943, il est affecté à Angers.

Du 1er avril 1943 au 16 décembre 1943 il est affecté à Pau, à la 17ème Brigade de Police Judiciaire.

Guy Fauvel et sa famille vivent 2 rue de Namur à PAU.

L’inspecteur Fauvel fait parti du Mouvement de Résistance « Combat » puis adhére aux Mouvements Unis de Résistance et au Noyautage des Administrations Publiques au sein de la Police Judiciaire.

Après l’affaire de « l’As de Trèfle » en octobre 1943, où l’inspecteur Fauvel et le commissaire Lemoine sont arrêtés (voir biographie du commissaire Lemoine) alors qu’il est en congés maladie pour les mauvais traitement subi pendant trois jours, les Allemands, exigeront que cet inspecteur soit muté à Limoges.

Son dossier de carrière fait apparaître qu’il est bien noté par le Commissaire Principal Spotti, chef de la 17ème brigade de Police de Sûrété de Pau puisqu’il signe « 15 ».

fauvel

Dans le dossier de carrière de l’inspecteur, il existe une lettre datée du 05-10-1943 et référencée IP/ 5210 de l’Intendance de Police de Toulouse, Roger Barthelet et adressée à Monsieur Cado, Directeur Général Adjoint à Vichy relatant l’arrestation d’un nommé Larquier, d’un employé de mairie Freysse (sic) recontrés à « l’As de Trèfle ».

Fauvel est en congés maladie à compter du 22.10.1943 pour un mois, il le prolongera d’un mois.

Une autre lettre IP/5270 fait état de la libération de Fauvel et Lemoine. Il est demandé dans ce courrier au Commissaire Divisionnaire Subra de procéder à une enquête.

Le rapport de ce dernier conclue qu’il sont innocents mais suggère le déplacement des deux policiers.

Fauvel obtient encore un congé maladie d’un mois à compter du 17.03.1944 pour dépression nerveuse avec insomnie.
En avril 1944, l’inspecteur Fauvel affecté à Limoges demande à revenir à Pau. Dans une lettre référencée 6388 du 28.04.1944 du Directeur de la Sûreté à la Direction du Personnel où il est précisé que Fauvel « a été déplacé à la suite d’un incident avec les autorités allemandes qui manifestèrent leur désir de voir l’inspecteur Fauvel éloigné de sa résidence d’alors… ».

Fauvel est affecté à nouveau à la 17ème brigade de Police de Sûreté en juillet 1944 avec ses copains résistants…
Il ne rejoindra jamais officiellement son poste…
Une notice individuelle établie le 18 juillet 1945 porte la mention « adresse actuelle : déporté en Allemagne, n’a pas encore donné de ses nouvelles. Grande incertitude sur son sort »…
ou encore
Attitude depuis l’armistice de juin 1940 : opposant farouche au Gouvernement de Vichy, participation à la Résistance, membre adhérent des M.U.R. des Basses-Pyrénées, depuis son arrivée à Pau en avril 1943.
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A été arrêté par la Gestapo le 03 octobre 1943 et relâché faute de preuves. A pris le maquis le 12 juin 1944 avec la 17ème Brigade de Pau. A participé au premier engagement avec les Allemands à Rébénacq (B.P.) le 14 juin 1944 et a été fait prisonnier par les S.S.
A été déporté en Allemagne, sans nouvelle de l’intéressé jusqu’à ce jour.
Patriote ardent et courageux. »
Signé : Commissaire Spotti

C’est le 15 juin 1944, le lendemain de l’attaque du Maquis de Rébénacq que Guy Fauvel est arrêté par une patrouille allemande dans les environs d’ Arudy.
Les Allemands savent qu’ils ont dispersés bon nombre de résistants du maquis après l’attaque et il cherche par tous les moyens à arrêter les fuyards. C’est ce même jour que ses compagnons de résistance Mourlhon, Loustau et Cotonat seront fusillés à Idron entre 18h00 et 20h00.
Son parcours ensuite est plus flou. Il a du être conduit à Pau et la police de Sûreté allemande n’a pas du faire de cadeau à celui qui avait déjà une réputation de résistant et qu’elle avait déjà arrêté puis libéré en 1943.

On retrouve sa trace le 05 août 1944 au fort du Hâ à Bordeaux. Il parviendra à donner des nouvelles en remettant son alliance à sa femme. Il disait à sa femme de rassurer les familles de ses copains policiers arrêtés à Rébénacq, qu’ils avaient dus être déportés en Allemagne.

Puis le 08 août 1944, le « train fantôme » (appelé ainsi du fait de son parcours particulièrement chaotique) reçoit dans ses wagons les prisonniers du Fort du Hâ. Ce train déjà rempli de prisonniers divers est complété avec ceux de Bordeaux. Guy Fauvel est dedans.

C’est le 09 août que le train s’ébranle vers Toulouse où il passe le 10, puis c’est Carcassonne et Montpellier.

A Nîmes, 2 résistants sont ajoutés au convoi. Puis il se dirige vers Remoulins où il reste du 12 au 17 août 1944.

Le débarquement en Provence à bien eu lieu le 15 août, et les Alliés progressent. Les Allemands cherchent un chemin pour remonter la vallée du Rhône.

Le 18 août, le transport est à Roquemaure. Des mitraillages de l’aviation alliée ralentissent la progression et les déportés sont forcés de faire 17 kilomètres à pied jusqu’à Sorgues à travers le vignoble de Châteauneuf-du-Pape. Un nouveau train est formé à Sorgues, il passe par Pierrelatte et Montélimar, puis le 20 il est à Loriol.

Le pont sur la Drôme étant détruit, les allemands obligent les déportés a traverser la rivière presque à sec. Puis, à bord d’un nouveau train, ils arrivent à Valence le même jour.

Le lendemain, nouvelle marche à pied pour franchir l’Isère. Le 21 août, le transport est à Lyon. Le 22 c’est Mâcon puis Chalon-sur-Saône.
Le 23, il traverse Beaune puis Dijon où les déportés doivent réparer la voie de chemin de fer sous les cris gutturaux de leur geôliers.
Suivent Is-sur-Tille et Montigny-le-Roi. Le transport arrive en Allemagne à Sarrebruck le 26 aôut 1944. Le 28 août, il est à Dachau.

Durant ces trois semaines de trajet en pleine chaleur, les conditions de transport sont particulièrement pénibles. Ils sont entassés à 70 environ par wagon ce qui les obligent à se mettre nus.
Ils n’ont aucun moyen de boire ce qui rajoute un supplice au reste.

Durant le transport, 62 personnes arriveront à s’évader. 256 français composent ce convoi, Guy Fauvel est parmi eux. La majorité sont des Résistants (notamment des membres du Corps Franc Pommiès arrêtés le 04 mai 1944 à Auch et le 27 juin à l’Hôpital-Saint-Blaise etc…)

Les déportés de ce transport arrivés à Dachau sont immatriculés dans la série des « 93000 » et « 94000 ».
480 hommes sont matriculés, 50 restent dans ce camp. 24 décèdent. 168 au moins sont transférés à Mathausen. De là, ils sont transférés dans les kommandos de Gusen, Ebensee ou Melk.

81 vont à Melk ; Guy Fauvel est parmi eux. Les déportés sont traités en dépit de toutes les lois d’humanité. Ils travaillent dans des conditions extrêmes à la constructions d’usines souterraines, creusant et évacuant les gravats sous les coups de leurs geôliers.

Le 25 décembre 1944, jour de Noël, Guy Fauvel meurt d’épuisement sur un grabat. Son sacrifice durant cette guerre a été total, combattant de « 40 », policier-résistant, arrêté dès 1943, combattant au maquis, puis déporté et assassiné.

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