Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

Les policiers fusillés d’Idron. Louis MOURLHON

portrait

 

 

 MOURLHON Louis

 

 

Né le 29 juillet 1912 à Merlines, canton d’Eygurandes (Corrèze)

Fils de Urbain-Cyprien Joseph Mourlhon et de Valentine, Marie Balssis,

Marié à Georgette, Emilienne, Maria Gil (née le 4 avril 1913), le 12 octobre 1935.

Domicilié 22 rue Louis Lacaze à Pau

Fils d’un employé de la Compagnie des Chemins de Fer.

 

Tout d’abord secrétaire adjoint de Police à Albi ; Il est titulaire du Brevet élémentaire et du B.E.P.S..
Le 6 juillet 1938 affecté comme inspecteur stagiaire dans la police spéciale à Bellegarde (Ain) ; habite à ce moment là rue Brazza, maison Polly à Bellegarde.

Dans son dossier de carrière archivé à Fontainebleau sous le numéro 19890846/272, on trouve les différentes notations de Louis Mourlhon.

Celle du 29 août 1938 par le commissaire Parenty, le Sous-Préfet Lagarde de Nantua, le Préfet de Bourg-en-Bresse et le Procureur Général lui attribue une bonne appréciation.
-A la case situation militaire, on découvre qu’il a été caporal chef service armée.
-Sur ses désirs : « être affecté dans une des brigades mobiles du midi ou à la Surveillance du Territoire de Toulouse ».
-Il est précisé « auparavant, à acquis quelques connaissances au secrétariat de police d’Albi. »
-Dans les langues pratiquées, il est précisé qu’il a des rudiments d’anglais et parle un « patois du sud-ouest » !
-Mobilisé en septembre 1939 puis remis à la disposition de la Police à partir du 18 novembre 1939.

1939 : est affecté à la 17ème Brigade de Police Mobile de PAU. Il est inspecteur de 7ème classe. Habite 41 rue Louis Lacaze. Très bien noté.
« …intelligent, actif, rédige bien mais à besoin d’apprendre la procédure…fonctionnaire sur lequel on peut compter. »

1940 : idem mais demeure au 22 rue Louis Lacaze.
A un enfanaissancent né le 10 avril 1940.
« …jeune inspecteur actif, ponctuel et d’un dévouement absolu…a ma confiance »
« A désigner pour suivre les cours de police scientifique et le portrait parlé »
daté du 20 décembre 1940.

1941 : idem
« Jeune inspecteur animé des meilleurs intentions. Intelligent, dévoué, déférent. Travaille avec goût. A toute ma confiance. Loyalisme incontestable. A suivre avec intérêt »
Signé : commissaire principal (3.11.1941) mêmes appréciations du Préfet.

1942 : idem
« A des qualités pour affronter le concours d’O.P.J. »
Signé Spotti 21.09.1942
A reçu sa carte d’identité professionnelle le 15 juin 1942.

1943 : idem

Mourlhon laisser passer009

 

Toujours bien noté ce 15 août 1943 ; appréciations conformes à celles du chef de service par le préfet (18.09.1943)
L’Intendant Régional de Police écrit « bon élément ayant tout pour réussir. Donne satisfaction. 15/20 » (01.10.1943)
Est apprécié également par les Procureurs de Pau et Tarbes.

 

Une lettre du Cabinet du Préfet des Basses-Pyrénées N°4576/cabFP/MF datée du 5 mai 1945 à Monsieur le Ministre de l’Intérieur dont l’objet est au sujet de M.Mourlhon Louis est rédigée ainsi :
« par votre lettre citée en référence (votre lettre du 25.04.1945) et en application de votre arrêté du 15 avril 1945, vous m’informez de la réintégration, à compter du 12 juin 1944, à la Brigade Régionale de Police Judiciaire à Pau, de l’inspecteur MOURLHON Louis, révoqué de ses fonctions le 19 juillet 1944 par l’autorité de fait dite Gouvernement de l’Etat Français ».
« J’ai le regret de vous faire connaître que cet inspecteur de police a été assassiné par les Allemands le 15 juin 1944, son corps fut découvert dans une fosse commune aux environs de Pau à Idron »
« Toutefois notification de cet arrêté a été faite pour information à sa famille ». Signée le Préfet.

Sa carrière d’inspecteur se résume ainsi :

Inspecteur stagiaire à Bellegarde (arrêté du 08.06.1938) effectif au 06.07.1938
Inspecteur stagiaire à Pau (17ème BPJ) (arrêté du 03.11.1938) effectif au 16.11.1938
Inspecteur 7ème classe (arrêté du 27.06.1939) effectif au 06.07.1939
Inspecteur 6ème classe (arrêté du 30.04.1941) effectif au 06.07.1939
Inspecteur 3ème classe, 3ème échelon (arrêté du 23.06.194?) effectif au 06.07.1939
Inspecteur 3ème classe, 2ème échelon (arrêté du 31.08.1941) effectif au 06.07.1941
Inspecteur 2ème classe, 3ème échelon (arrêté du 11.11.1943) effectif au 06.07.1941
Inspecteur 2ème classe, 1er échelon O.P.J. (arrêté du 29.02.1944) effectif au 01.01.1944
Révoqué (arrêté du 19.07.1944) effectif au 12.06.1944
Reintégré et maintenu à Pau par la Commission d’Epuration Inspecteur 2/1 (arrêté du 15.04.1945) effectif au 12.06.1944

 

Circonstances de la mort d’après le dossier de carrière :
ATTESTATION AURIN 1944

 

« Depuis 1943 appartenait au Service Départemental des Renseignements de l’Armée Secrète des Basses-Pyrénées. »
« Le 12 juin 1944, a pris le maquis avec dix huit de ses camarades »
« le 14 juin 1944, est pris par les Allemands dans une embuscade et fusillé le 15 juin ».
Proposition : nomination au grade d’Inspecteur de 1ère classe.

 

Dans ce dossier on trouve également :
Une lettre datée du 13 septembre 1945 du Directeur des Services de P.J. au Directeur des Affaires Générales –1er bureau-
Elle fait état de l’envoi de trois citations à l’Ordre de l’Armée, pour versements aux dossiers à titre posthume « …par Monsieur le président du Gouvernement Provisoire de la République Française pour MM MOURLHON Louis, LOUSTAU Michel et COTONAT Pierre, Inspecteur.

 

Une lettre du 29 août 1944 N°3947 sur papier à entête « ETAT FRANÇAIS » du commissaire Divisionnaire SPOTTI au Ministère de l’Intérieur les trois citations concernant les trois « inspecteurs de Police Judiciaire appartenant au Groupe Police que je dirigeais au Maquis des Basses-Pyrénées et qui ont trouvé la mort au cours d’un engagement qui a mis mon groupe aux prises avec les Allemands à REBENAC (sic) (B.P.) le 14 juin 1944 ».
Le texte de la citation est le même que celui cité dans la biographie de Michel LOUSTAU.

 

On trouve également une déclaration de Louis Mourlhon de non-appartenance à une société secrète datée du 05.08.1942.

A obtenu après examen le 18.06.1941 le Brevet d’Etudes de Signalement Descriptif et de photographie judiciaire de la Police Judiciaire avec la mention Bien.

Médaillé de la médaille d’honneur de la police nationale le 8 avril 1957.
Dans le dossier de Commission d’Epuration aux Archives de Pierefitte (N°19850671/60) :

On retrouve le même rapport N°9416 Pol Sur du 28 juin 1944 (Vichy) (voir biographie de LOUSTAU Michel) qui fait état de la fuite des fonctionnaires de la P.J. de PAU. Elle fait référence à un autre rapport que je cite ici :

Lettre N° 8788 du 15.06.1944 « signale la disparition de plusieurs fonctionnaires de la Ivème (sic) Brigade Régionale de Police de Sûreté à PAU »
Rapport d’enquête non joint et résumé.
« 10 juin Commissaire Principal SPOTTI disparaît avec les Inspecteurs GERVAIS Pierre et MAYALI Roger ».
« Deux jours plus tard, le 18 juin (sic), 15 inspecteurs quittent à leur tour leur résidence après s’être emparé de cinq voitures automobiles, six mitraillettes, dix sept pistolets (assortis de leurs munitions), deux postes TSF, deux machines à écrire, certaines fournitures de bureau et les dossiers individuels de tous les fonctionnaires de la brigade ».
« A trois jours de là , le 15 juin, on peut apprendre que des troupes allemandes en opération dans la région de Rébénacq (Hautes-Pyrénées) (sic) ont découvert trois des inspecteurs défaillants, les nommés MOURLHON Louis, LOUSTAU Michel et COTONAT Pierre. Le sort qui a été réservé à ceux-ci n’est pas encore officiellement connu, mais il ne serait pas impossible qu’ils aient été passé par les armes ».
« Au surplus, les mêmes troupes ont retrouvé deux des automobiles de la brigade. Ils en ont emmené une, mais ont abandonné l’autre hors d’état de marche (cette dernière a été depuis ramenée au siège du service) »
« Deux inspecteurs photographes, FOURCADE Georges et BRANDI Jean auraient repris leurs postes ».
« Considérés comme « défaillants » en plus de ceux qui sont précédemment cités DUPRE, NARP, COLOMBANI, LABARTHE, PETRESCHI, BOURDALLE, GAIMAR (sic), DREUIL, DESPRES (chauffeur) et LAURENS (chauffeur).
« Bien que le commissaire SPOTTI ait sans doute voulu échapper à son arrestation par les autorités allemandes, dont l’enquête a révélé le projet et non pas déserter sans motif, il n’en est pas moins vrai qu’il a gravement failli à ses devoirs et j’estime, en ce qui me concerne, qu’il y aurait lieu d’envisager au moins, à son encontre et à celui des deux inspecteurs qui l’ont accompagné, une mesure de révocation immédiate »
Propose qu’il soit remplacé par le commissaire Principal  Salvagnac en poste à Nice.
Signé : BUFFET

Un rapport N°9784 Pol Sur du 5 juillet 1944 2 T4 (Vichy) :annonce un 3ème inspecteur qui a rejoint la Brigade, BREUIL Marcel (sic, en réalité DREUIL).
Propose « d’absoudre ces trois fonctionnaires » mais de décider la révocation des autres.
« …je n’ai pas d’autres renseignements quant au sort réservé aux inspecteurs MOURLHON, LOUSTAUD (sic) et COTONAT capturés par les troupes allemandes à l’occasion de leur fuite de leur service. »
Signé BUFFET
La sous-commission du Comité d’Epuration en date du 14.03.1945 signale que révoqué a compté du 12.06.1944, « …considérant que M. MOURLHON a été révoqué pour avoir abandonné son poste en vue de rejoindre les forces de la Résistance, qu’il a été arrêté par la Gestapo, propose la réintégration de ce fonctionnaire »
« Approuvé et réintégré à la Brigade Régionale de Police Judiciaire de PAU »

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