Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

Archives mensuelles : juillet 2021

Réaction de l’état major de la Milice après le meurtre de Barcus. Juillet 1943.

Le chef départemental de la Milice des Basses-Pyrénées, après le meurtre du jeune Marcuillat à Barcus, craint une mise en cause de son organisation. Il en réfère à son supérieur hiérarchique en dénonçant l’action des engagés de la 8e compagnie du 3e régiment de la Division Brandebourg en formation à Moumour. Le préfet devant évoqué cet incident avec le Président Laval, il souhaite que le chef Darnand puisse assister à l’entretien.

 

Transcription du document original

Q.G. 3982                                                                                                                                                                     COPIE ACHEMINEE

C.T. 4710 5 juillet 1943



EXPEDITEUR                                                                                                                                                             DESTINATAIRE

Chef départemental de                                                                                                                                              M. Le Chef régional de la

la MILICE FRANCAISE                                                                                                                                             MILICE FRANCAISE

PAU                                                                                                                                                                           34, rue Bayard

                                                                                                                                                                                  TOULOUSE

RESUME

A/S des incidents de Moumour – Indiscrétion sur le contrôle

copie d’une lettre adressée à M. le Secrétaire Général de la Milice

VICHY

Chef, veuillez trouver ci-joint, exposé d’incidents qui se sont déroulés dans le secteur d’Oloron Ste Marie. Ces incidents graves en eux-mêmes ne provoqueraient pas autant d’émotion chez nous, si une propagande malveillante et tenace n’accusait la Milice d’avoir commis ces actes. Il nous et également revenu que certains éléments légionnaires de Pau, éléments dont nous n’avons eu que trop souvent déjà à vous entretenir se faisaient complaisamment les échos de ces bruits malveillants qui tendent à discréditer la Milice et à attirer sur mes chefs des représailles. Nous pensons qu’à l’échelon national une mise au point est possible et c’est afin que vous ayiez en mains tous les éléments d’information que nous vous adressons le rapport ci-joint. Nous vous prions d’agréer…

EXPOSE

A Moumour, petite commune située à 5 km au nord-ouest d’Oloron-Ste-Marie, habite dans l’importante villa «Planterose», Melle Gertrude NEWELL, étrangère, qui a francisé son nom en l’écrivant NEVOIL. Melle NEWELL, fixée depuis très longtemps dans sa propriété de Planterose, est âgée de 54 ans. Depuis l’arrivée des troupes d’opération, la villa est réquisitionnée. Elle sert à l’heure actuelle à la formation et à l’entraînement de jeunes gens français d’origine, engagés dans des formations spéciales allemandes, formations destinées à dépister les réfractaires S.T.O., désireux de franchir la frontière ou de prendre la montagne et à les en empêcher par tous les moyens. Ces jeunes gens sont originaires de la zone nord, appartiennent au P.P.F. Pour la plupart, comptent également quelques anciens de la L.V.F, sont âgés pour la plupart de 20 à 30 ans et au nombre d’une cinquantaine environ, habillés, tantôt en allemands, tantôt en civil. Le jeudi 24 juin au cour d’une de leur expédition, à Barcus, localité située à 1km à l’ouest d’Oloron, ils se sont saisis d’un jeune homme de 17 ans, fils d’un propriétaire qu’ils soupçonnaient de faire le passeur et qui venait de leur échapper. Ils ont interrogé ce jeune homme depuis 9 heures du matin en employant les pires moyens pour le faire parler, puis vers 17 heures, ils l’ont exécuté et abandonné dans la cours de la ferme de ses parents où la scène s’était déroulée. L’affaire a eu un énorme retentissement, le Parquet est saisi, la Préfecture alertée, des enquêtes sont en cours. Ces jeunes énergumènes au cours d’une opération par suite d’une fausse manœuvre ont abattu un allemand et les 2 passeurs en compagnie desquels il se trouvait. On les accuse également d’avoir aux EAUX BONNES pillé une maison sous prétexte de perquisition et dérobé de l’argent.

Bref, l’opinion publique est à la fois terrorisée et très montée. Le Préfet est très affecté par ces événements; il y attache une importance politique considérable et prévoit des conséquences extrêmement graves. Il y voit des symptômes de guerre civile imminente. Il doit partir lundi 5 à Vichy pour en conférer avec ses chefs. Les milieux judiciaires et la magistrature prennent de leur côté l’affaire très au sérieux. Le P.P.F. Est également très ému et a sur place des enquêteurs. Des interceptions de correspondance ont permis à la censure postale de ne conserver aucun doute ni sur les buts ni sur les exploits, ni sur l’identité des «élèves» de Planterose. Il y a dans la région plusieurs personnes venues de Vichy pour suivre sur place le déroulement des enquêtes.

P.S. A l’instant, le Chef VIVENT, secrétaire départemental revient de la Préfecture où il venait d’être appelé téléphoniquement par M. le Préfet lui-même. Le Préfet lui a dit son émotion devant de tels événements fait pour semer la panique et le trouble dans l’esprit de nos populations. Il lui a demandé de lui fournir tous les enseignements que les différents services de la Milice possédaient à ce sujet, ce qui a été fait. Le Préfet lui a en outre, annoncé qu’il partait dimanche soir 4 à Vichy, spécialement pour aller entretenir le Président LAVAL de ces événements graves de conséquences. Il lui a assuré qu’il ne manquerait pas de faire savoir au Chef du gouvernement la bonne entente et la collaboration étroite qui règnent entre la Milice française et lui-même. Comme meilleure preuve, il lui indiquerait une bonne partie des renseignements qu’il possède qui lui ont été fournis par la Milice française des B.P. M. GRIMAUD, Préfet des B.P. Espère être reçu par la Président Laval, mardi ou mercredi. Il serait peut-être donc souhaitable et nous en serions très heureux si ses nombreuses occupations le lui permettent, que notre chef DARNAND puisse assister à cette entrevue.

Un cachet SECRET a été apposé entre les mentions d’expéditeur et de destinataire en première page.

 

Source :  SDA64, cote 1031W136

Pour consulter le document original: cliquer ici.

Etat d’esprit de la population. Rapport du sous-préfet d’Oloron, février 1944.

Chaque mois, les sous-préfet sont tenus d’adresser au préfet du département un rapport sur l’état d’esprit de la population. Dans son rapport en date du 3 avril 1944, le sous-préfet d’Oloron donne son diagnostic pour son arrondissement.       Transcription du rapport.   JT/HP 5 février 1944 C.D. N° Le Sous-Préfet d’OLORON A Monsieur… Lire la suite