Firmin Poudampa, dans ce chapitre, rend hommage aux 10 maquisards fusillés par les Allemands le 10 juillet 1944 à Morlaas.

 

 

 

 

MONUMENTS AUX FUSILLES DE MORLAAS. Juin 1944

 

Sur l’initiative de la municipalité de Morlaàs, un modeste monument a été érigé à mi-côte de Berlanne, au lieu-dit les « S ».

Il apprend au voyageur ignorant et rappelle au passant oublieux ou distrait que, non loin, dix soldats de la Résistance, coupables du seul forfait d’avoir lutté pour la Patrie, sont tombés fièrement sous les balles aveugles d’un criminel ennemi.

Mais on serait tenté de croire que ces jeunes vies généreuses ont été fauchées là, dans la lumière du soleil couchant, au soir d’une radieuse journée d’été, sous le ciel clair et pur de notre Béarn, devant la majesté grandiose des cimes pyrénéennes.

Ce serait trop mal connaître l’Allemand : l’Allemand cache toujours son crime !

Et c’est à deux pas, dans un ravin marécageux et sauvage, dans la broussaille épaisse et sombre, sous les chênes bas et touffus que ces héros obscurs furent alignés pour mourir !

A l’endroit même où leurs corps s’affaissèrent, criblés par la rafale, sur l’emplacement exact où je les vis couchés, raidis par la mort en d’étranges crispations, nous avons voulu, nous, leurs camarades de cœur unis au sein de l’A.M.R., élever une stèle du souvenir.

Ainsi, pour toujours, ce lieu sacré sera une chapelle éternellement ardente où petits et grands, ceux de demain comme ceux d’aujourd’hui, viendront se recueillir dans le silence et lire avec ferveur une page de notre histoire écrite avec du sang.

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