Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

Uzein, Lescar. Bombardement du Camp d’aviation du Pont-Long. 27 mars 1944.

alerte

 

Lescar, Uzein, 27 mars 1944.
Bombardement du Camp d’aviation du Pont-Long.

 

 

 

Notice des Renseignements Généraux sur le bombardement du Pont-Long.

Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques, cote 1031W290.

N°1672Ba.6                                                                    Pau, le 28 mars 1944

Renseignement n°312

Objet : A/S Bombardement du Camp d’aviation du Pont-Long (près de Pau)

Source : sûre

Le 27 mars, vers 15h deux vagues de 74 bombardiers au total, ont attaqué l’aérodrome du Pont-Long situé à 6 km de Pau.

Ils se sont délestés d’une cinquantaine de bombes explosives d’assez fort calibre dont certaines à retardement et de nombreuses bombes incendiaires.

L’alerte a été donnée à Pau 10 minutes avant l’attaque et au Pont-Long une heure avant environ.

La plupart des hangars et bâtiments bessonneaux, ateliers de réparations, casernes, dépôts d’essence, d’explosifs, etc… du camp d’aviation ont été détruits ou endommagés.

La piste d’envol a subi des dommages. La partie nord du camp où se trouvent quelques bessonneaux n’a pas été touchée ; seule la ferme Laffitte d’où ses habitants ont été évacués depuis un certain temps a été détruite.

Sur l’ensemble des bâtiments, 16 avions paraissent avoir été détruits, par ailleurs, les bombes incendiaires ont provoqué l’incendie d’une vingtaine d’hectares de landes et de taillis.

On compte, pour le moment, 4 ouvriers français dont un algérien tués et une vingtaine de blessés et 3 soldats allemands tués. (Ces chiffres ont été fournis par les autorités allemandes).

Le déblaiement des bâtiments n’étant pas encore terminé, on ignore jusqu’à présent s’il n’y a pas d’autres tués sous les décombres. Des dispositions sont prises pour les obsèques des victimes.

A le dernière minute, j’apprends qu’un des bombardiers appartenant à la formation ayant attaqué l’aérodrome du Pont-Long près de Pau aurait lâché trois bombes sur Biarritz dont une sur la plage, faisant de nombreuses victimes.

C’est à la suite de l’intervention de la D.C.A. de cette dernière ville que l’appareil dont il s’agit étant probablement en difficulté se serait délesté de ses explosifs.

J’apprends également que le Camp d’aviation de Biarritz-Parme situé près de La Négresse a été également bombardé ainsi que la gare de La Négresse à Biarritz où il y a de nombreux dégâts. On compte pour Biarritz une centaine de morts et de nombreux blessés.

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Fac-similé du document original: recto.   verso.

Autre relation du bombardement:

(source: mairie d’Uzein, http://www.uzein.fr/IMG/pdf/brochure_mairie_uzein_2013.pdf )

Après le débarquement allié en Afrique du Nord le 8 novembre, Hitler décide d’envahir la zone sud (zone libre) le 11 novembre 1942. Cette opération doit permettre à l’armée allemande de défendre le littoral Méditerranéen contre une attaque amphibie des alliés. Les allemands occupent immédiatement les terrains du camp d’aviation de Pont Long et utilisent les infrastructures présentes pour implanter une école pour les pilotes de la Luftwaffe. Le 27 mars 1944 vers 15 heures le terrain d’aviation a été pris pour cible par l’aviation alliée : les avions ont opéré en deux vagues avec un total d’environ 73 appareils (Bombardiers «Consolidated B24 Liberator»). L’objectif visé correspondait à l’actuel camp Guynemer ( zone située à droite immédiatement après le rond point du 5° RHC).

photo installation
Vue aérienne du bombardement.

 

La photographie ci contre a permis de dénombrer un minimum de deux cents impacts. Bien que la précision du bombardement ait été bonne quelques projectiles sont tombés à l’extérieur de l’objectif, à Serres Castet une grange fut incendiée et à Sauvagnon la ferme Lafitte fut détruite ; une dizaine de bombes non explosées furent retrouvées à Lescar, Poey de Lescar et Artiguelouve. Dès la fin du bombardement l’armée allemande réquisitionna, via l’administration française, tous les hommes valides des villages limitrophes du camp. Dix autocars en provenance de Toulouse permettront le transport des requis au terrain d’aviation. Après la réussite du débarquement allié en Provence (15 août 1944), le haut état major allemand ordonne le repli des troupes stationnées dans le sud ouest. A Pau Uzein, comme dans d’autres lieux, l’évacuation a été précédée d’une destruction partielle des infrastructures.

 

Note technique: 

b24 bombes

 

Les éléments  engagés appartenaient à la 2ième division  aérienne. Il s’agissait des groupes de bombardement 389, 445, 453 équipés d’avions  « B24 Liberator ».

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