Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

Une filière d’évasion de Tarnos à Arnéguy.

La filière d’évasion mise en place par Jean Elissetche allait de Tarnos à Arnéguy. Elle fut rattachée au réseau Shelburn après la Libération.

 

Au début de l’hiver 1942, Jean Elissetche fait partie des travailleurs requis pour l’organisation Todt en charge de la construction du Mur de l’Atlantique. qui sont regroupés à Tarnos. Dans ce contexte de travail forcé, des projets d’évasion voient le jour et les candidats au départ s’en ouvrent auprès de Jean Elissetche et de Pierrette Montaut, serveuse au bar de l’Avenue qui est géré par Catherine Ibarrat.

Mise en place de la logistique.

Sollicités par ces demandes d’évasion, Jean Elissetche et Pierrette Montaut mettent au point leur filière d’évasion:

  • faux papiers: Lucienne Montaut – cousine de Pierrette – qui travaille à la mairie de Tarnos fait le nécessaire avec la complicité d’un collègue,
  • hébergement: la dernière nuit pour les candidats au départ est organisée chez Lucienne Lafourcade, voisine du bar de l’Avenue,
  • transfert vers Saint-Jean-Pied-de-Port: il s’effectue le dimanche, par le train, au départ de Bayonne. Les fugitifs sont accompagnés par Pierrette Montaut. A leur arrivée, ils sont regroupés au bar de Mme Irillary où Jean Elissetche, puis ses sœurs Gracieuse et Marie-Jeanne les récupèrent pour la dernière partie du trajet à laquelle Pierre Bernaténé d’Arnéguy apporte son concours.

La filière du bar de l’Avenue fonctionne de la fin de l’année 1942 au 17 mars 1943. Sur cette ligne, au total, une douzaine de passages sont organisés.

La chute de la filière.

Le 17 mars 1943, Pierrette Montaut ne peut pas accompagné un candidat au passage qui rejoint seul Saint-Jean-Pied-de-Port. Au cours du trajet, celui-ci est abordé par un inconnu se présentant comme étant lui aussi candidat à l’évasion et les deux « fugitifs » sympathisent.

Mais, à l’arrivée au bar de Mme Irillary, le sous-marin de la Gestapo se dévoile et il procède à l’arrestation de l’hôtesse et de son compagnon de fugue. Le lendemain, sont arrêtés à Saint-Jean-Pied-de-Port: Pierre Bernaténé, les soeurs Marie-Jeanne et Gracieuse Elissetche, à Tarnos: Catherine Ibarrat, Lucienne Lafourcade, Pierrette et Catherine Montaut.

Seront déportés: les cousines Montaut, les sœurs Elissetche, Pierre Bernaténé. Tous rentreront de déportation mais Pierre Bernaténé décède prématurément dès 1947 à l’age de 46 ans.

Lucienne Lafourcade et Catherine Ibarrat sont libérées après 5 mois d’emprisonnement au Fort du Hâ à Bordeaux.

 

Cet article  tire ses sources de la publication de Gisèle Lougarot dont les références sont les suivantes:

Lougarot, Gisèle, Dans l’ombre des passeurs, Editions Elkar, Bayonne, 1ére édition juin 2004.

Voir les pages 29 à 38.

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