Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

CRABOS Michel

IMGP5654Michel CRABOS

Témoignage recueilli le 28 novembre 2011.

Né à Cabidos le 17 mai 1922.

 

 

 

UNE JEUNESSE HEUREUSE AU VILLAGE:

Sa mère ainsi que ses grands-parents sont instituteurs. Son beau-père gère une petite exploitation agricole axée sur l’élevage et 19ha de bois. Toute la famille vivait sur l’exploitation.

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En 1939, M. Crabos a 17 ans et il passe le brevet élémentaire à l’internat d’Orthez. Pendant l’été qu’il passe à Cabidos avec ses camarades, il évoque les fêtes de village et les sorties entre copains, à vélo, les parties de pêche: une vie simple et heureuse.

LES DEBUTS DE LA GUERRE:

L’été 1939 est aussi celui de la guerre, son père, maire du village depuis 1918, est chargé d’afficher l’ordre de mobilisation générale. Le départ des hommes à la guerre bouleverse la vie du village. Les femmes restées seules doivent gérer les exploitations agricoles, les problèmes sont nombreux mais la solidarité reste très présente dans le village.

Les premiers réfugiés arrivent à Cabidos, ils viennent du nord de la France, d’Alsace, de Belgique. 7 à 8 familles, dont une juive, seront accueillies ce qui représente une trentaine de personnes. Le maire réquisitionne des logements pour héberger ces réfugiés: le presbytère, l’école et des granges réaménagées.

En juin 1940, après la défaite et la débâcle, 10 hommes du village sont prisonnier de guerre. Les habitants se mobilisent et organisent fêtes et soirées pour pouvoir leur envoyer des colis.

Le message de de Gaulle du 18 juin 1940 n’a pas été entendu dans le village.

La population du village est satisfaite de l’armistice signé par Pétain et lorsqu’il vient à Pau en 1941, il y a foule pour l’accueillir place de Verdun. Il est alors considéré par beaucoup comme «le sauveur». Il n’en reste pas moins que les réquisitions ordonnées par Vichy pèsent sur la vie quotidienne.

LES CHANTIERS DE JEUNESSE ET LE S.T.O.

M. Crabos rejoint les chantiers de jeunesse à Bénac (09) en 1942 pour une période de 8 mois, jusqu’en février 1943. La mentalité au sein des chantiers de jeunesse est essentiellement pétainiste mais pas pro-allemande. Intégré dans l’harmonie, encadrée par les anciens officiers de l’armée, il jouit d’une situation privilégiée.

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Le 18 juin 1943, c’est le départ pour le S.T.O. Le discours de Laval, appelant la classe 42 sans restrictions, s’était montré très menaçant pour tous les appelés qui chercheraient à s’y soustraire. Aussi, dans ce convoi très surveillé, 452 jeunes sont partis en camions, il n’y aura que 2 à 3% de réfractaires. Les jeunes, dans leur grande majorité, ne connaissaient pas les maquis existant alentour.

Le convoi les conduit, en 3 jours, à Bordeaux, Dijon, Stuttgart puis Breslaw et Katovice en Pologne.

Des groupes sont constitués par nationalité et M. Crabos se trouve désigné pour rejoindre une fonderie à 90km de Cracovie, en Silésie, à la fin de juin 1943.

Il est affecté dans cette usine à la fabrication de canalisations pour câbles électriques. Les conditions de vie étaient rudes: 12 heures de travail par jour, un seul vrai repas, 100g de pain de seigle et une température extérieure pouvant descendre jusqu’à -27°. Il reçoit quelques lettres –censurées- et des colis de sa famille qui lui permettent un peu de troc pour améliorer l’ordinaire. Les conditions de vie font que de nombreux travailleurs forcés sont fatigués et malades.

Ils sont libérés par l’armée russe le 28 janvier 1945. Ils rejoignent une ville entre Cracovie et Odessa au prix d’une marche de 90km dans la neige. Ils sont alors hébergés dans une sorte de caserne.

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Finalement, il arrive à Marseille le 10 mai 1945 par un bateau arrivant d’Odessa.

M. Crabos participe à la fondation, dans les années 50, de l’association des déportés du travail des Bases-Pyrénées qui devient, ensuite, l’association des déportés du travail des Pyrénées-Atlantiques (1969), puis l’association des Victimes et Rescapés des Camps Nazis du Travail Forcé (A.V.R.C.N.T.F.). 

Interview du 28 novembre 2011

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