Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

Rencontre Pétain – Hitler. L’entrevue de Montoire vue par la presse locale.

Le jeudi 24 octobre 1940, Pétain rencontre Hitler en gare de Montoire (41). Cette entrevue marque la mise en place de la politique de collaboration entre l’Etat Français et le troisième Reich.

 

 

 

 

 

Le quotidien « Le Patriote des Pyrénées »  rend compte de cette entrevue dans les colonnes  de ses numéros des 26, 27 et 29 octobre.

 

 

 

« Le Patriote des Pyrénées », numéro du 26 octobre.

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Article publié à la une.

 

Une rencontre historique

Le Maréchal PETAIN et le chancelier HITLER se sont entretenus jeudi, en zone occupée.

MM von Ribbentrop, Pierre Laval, le maréchal Keitel assistaient aux conversations.

Vichy, le 25 octobre

LE MARECHAL PETAIN, chef de l’Etat Français, ACCOMPAGNE DE M. Pierre LAVAL, vice-président du Conseil, A TRAVERSE LA LIGNE DE DEMARCATION JEUDI MATIN, VERS 8 HEURES. IL S’EST ENTRETENU QUELQUES INSTANTS AVEC LES OFFICIERS GENERAUX ALLEMANDS VENUS POUR LE SALUER.

VERS LA FIN DE L’APRES-MIDI, IL A EU,AVEC LE CHANCELIER HITLER, UN LONG ENTRETIEN.

LA SITUATION DE LA FRANCE ET SON AVENIR DEPENDRONT, DANS UNE LARGE MESURE, DE CETTE RENCONTRE HISTORIQUE.

(Havas)

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Berlin, le 25 octobre

Au sujet de l’entretien du Führer et du maréchal Pétain , le D.N.B. Déclare que celui-ci a eu lieu dans le train spécial du Führer, dans une petite gare en France occupée.

A son arrivée, le Maréchal Pétain a été conduit par M. Von Ribbentrop, le maréchal Keitel, commandant les forces allemandes, ainsi que M. Von Boernberg, chef du protocole, jusqu’au wagon-salon du Führer.

Après l’entretien, le Führer a accompagné le maréchal Pétain jusqu’à sa voiture, tandis que les honneurs militaires étaient de nouveau rendus.

(Havas)

Article publié en page 2.

LA RENCONTRE PETAIN-HITLER

Aucun commentaire à Berlin

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Berlin, le 25 octobre

La presse berlinoise de ce matin publie de longs articles sur la rencontre qui a eu lieu, hier, entre le Führer et le chef de l’Etat français, le Maréchal Pétain.

Bien que les journaux ne contiennent pas de commentaires, on souligne l’importance significative qu’on attribue à l’entretien des eux hommes d’Etat.

Les milieux politiques ne font aucun commentaire à ce sujet.

(Havas)

 

« Le Patriote des Pyrénées », numéro du 26 octobre.

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Article publié à la une.

Les premières paroles du chancelier Hitler

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Le chancelier Hitler l’attendait sur le quai devant son train. Il lui a longuement serré la main, lui déclarant : « Je sais que vous n’avez pas voulu la guerre, et je regrette de faire votre connaissance dans ces circonstances ».

Après l’entretien, il a été accompagné à sa voiture par le Führer et par M. Von Ribbentrop. La garde lui a rendu les honneurs à nouveau.

Article publié en page 2.

 

Commentaires allemands

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« Le monde ne serait plus divisé entre vainqueurs et vaincus »

Berlin, le 26 octobre.

Le « D.N.B. » publie :

« L’opinion publique en Allemagne attache beaucoup d’intérêt à l’entrevue qui a eu lieu entre le Maréchal Pétain et le Führer, étant donné que la veille, le Chancelier avait reçu le général Franco. Les milieux politiques soulignent cependant le caractère symptomatique de la rencontre et la considèrent comme le démenti le plus formel au slogan propagé par M. Churchill, lots de son dernier voyage de propagande en France :  « La mauvaise bête féroce allemande ».

On déclare ici que de tels propos sont réfutés par la différence existant entre les méthodes de 1918 et celles de 1940.

« En 1918, c’était la diffamation consciente du vaincu; aujourd’hui c’est l’attitude du vainqueur qui, cependant, n’a rien de déshonorant pour le vaincu. Les milieux politiques de Berlin voient une différence entre ces deux époques dans le fait que la Führer n’a pas hésité à rencontrer le Maréchal Pétain « de la manière qui est dûe à un grand soldat et chef d’Etat honnête ».

« Ce fait représente un autre témoignage de la volonté de reconstruire l’Europe que nourrissent les puissances de l’Axe ; celles-ci visent à faire une Europe libre de toutes influences. Leur lutte est exclusivement dirigée contre tout ce sui veut supprimer en Europe la paix, l’harmonie, la collaboration nécessaires.

« On déclare que, dans le nouvel ordre européen, les humiliations ne régneront pas, pas plus que les divisions du monde entre vainqueurs et vaincus, mais uniquement une collaboration propice à la ré-organisation du continent »

« Le Patriote des Pyrénées », numéro du 29 octobre.

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Article publié à la une.

 

Le Führer et le Maréchal se sont mis d’accord

sur le principe d’une collaboration franco-allemande.

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La Présidence du Conseil a communiqué samedi soir :

L’entretien qui a eu lieu le 24 octobre, entre le Führer et le maréchal Pétain, en présence de MM. Von Ribbentrop et Pierre Laval, s’est déroulée dans une atmosphère de haute courtoisie.

Le maréchal a été reçu avec les honneurs dus à son rang.

L’entretien entre les deux chefs d’Etat qui a suivi a donné lieu à un examen général de la situation, en particulier des moyens de reconstruire la paix en Europe.

Les deux interlocuteurs se sont mis d’accord sur le principe d’une collaboration.

Les modalités d’application en seront examinées ultérieurement.

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Le conseil des ministres approuve à l’unanimité

les déclarations du Maréchal Pétain de de M. Laval.

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Le conseil des Ministres s’est réuni vendredi aprèq-midi, à 17 heures, sous la présidence du maréchal Pétain.

« Le maréchal et M. Pierre Laval, vice-président du Conseil ont mis le Conseil au courant de leurs entrevues avec le Führer du Reich, entrevues auxquelles assistait M. Von Ribbentrop, ministre des Affaires Etrangères du Reich.

« Le Conseil a approuvé à l’unanimité leurs déclarations. »

 

 

Article publié en page 2.

 

 

Après l’entrevue Pétain – Hitler

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Un commentaire allemand

Vichy, 27 octobre

De source allemande on communique le commentaire suivant, sur l’entrevue qu’a eue M. le maréchal Pétain avce le chancelier Hitler, en présence de M. Von Ribbentrop et de M. Pierre Laval.

« L’Allemagne s’est décidée pour une politique de collaboration avec la France.

« L’Angleterre a perdu en ce moment la guerre.

« Les conséquences de la défaite se montrent déjà. La nouvelle construction du continent européen exclut l’Angleterre.

« Dans le passé, la France avait travaillé à s’élever contre le bloc des forces qui était constitué par le vieux Reich allemand et qui est représenté aujourd’hui par les puissance de l’Axe qui s’étend de la Flandre jusqu’à la Sicile.

« La France s ‘est mise, au cours de la guerre précédente sous la dépendance de l’Angleterre.

« Aujourd’hui, la France s’est décidée pour une collaboration avec l’Allemagne.

« Le maréchal Pétain a reconnu la possibilité d’une entente. Il s’est décidé à la réaliser.

« La base de la collaboration franco-allemande s’est établie aujourd’hui.

« Elle doit devenir la garantie, pour un longtemps, de paix.

« La porte pour entrer en négociations est maintenant ouverte. »

Un commentaire français

Vichy, 28 octobre

La radiodiffusion française a diffusé dimanche un commentaire sur la rencontre Hitler – Pétain où on lit :

« Quel est le Français qui ne comprendrait pas que la rencontre historique entre entre le chancelier Hitler et le maréchal Pétain marque le début d’une époque nouvelle ?

« Quel est le Français qui ne comprendrait que l’accord intervenu sur le principe d’une collaboration ouvre la porte à un avenir meilleur ?

« La France s’est engagée dans la seule politique que commandait son intérêt et engagée dans cette politique, dans un esprit de libre consentement, elle conservera dans l’Europe de demain sa place traditionnelle.

« Le maréchal Pétain, derrière qui le pays tout entier doit se sentir plus uni que jamais en ces heures historiques, n’a agi, qui pourrait en douter, que dans l’intérêt supérieur de notre Patrie.

« Au cours du Conseil des ministres qui a eu lieu samedi soir, les membres du gouvernement ont été unanimes à déclarer que la politique ainsi définie et amorcée était la seule conforme aux intérêts de la France.

« Cette unanimité sur une question aussi grave ne manquera pas de produire la plus vive impression.

« Elle souligne de la façon la plus formelle, qu’il n’y avait qu’une seule voie dans laquelle notre pays pouvait s’engager pour assurer son salut. Elle dicte à tous les Français leur devoir.

« Le gouvernement du maréchal Pétain , qui, au cours de ces derniers mois a donné les preuves de sa volonté de reconstruction, ne peut avoir à l’extérieur qu’un seul but : redonner à notre pays la place à laquelle il a droit dans le monde.

« Son devoir, c’est de faire la paix la meilleure possible.

« La paix la meilleure possible ne se conçoit pas autrement que dans une Europe où tous les intérêts seront harmonisés.

« Elle ne se conçoit pas autrement que par une collaboration dans l’honneur avec l’Allemagne.

« La collaboration n’est plus seulement un espoir : elle est désormais une réalité.

« Français n’en doutez point. Vous en mesurerez avant longtemps, et sous les formes les plus diverses, les effets heureux et tangibles.

« Cette politique est la seule qui puisse assurer le salut de notre pays. Les hommes qui se sont toujours trompés dans la conduite de nos affaires, et qui tentent d’exciter l’opinion contre une politique réaliste ne sont vraiment pas qualifiés pour le faire, eux qui ont précipité notre pays dans les pires aventures et les plus effroyables souffrances.

« La France qui veut vivre et qui croit au chef clairvoyant qu’elle s’est donnée et a su retrouver la voie de la renaissance et de son salut, ne s’en écartera pas désormais ».

(Havas)

Pour aller plus loin, voir les documents publiés par l’institut national de l’audiovisuel: films, discours de Pétain annonçant l’entrée dans la collaboration.

Pour y accéder: cliquer ici.

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