Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

MILLER Paul. Evasion d’un pilote américain par les Pyrénées. Mars 1944.

EscosPaul Miller, pilote américain d’un P38 Lightning, s’écrase aux environs d’Escos le 4 mars 1944. A la suite de ce crash, il entreprend, seul, de rejoindre l’Espagne et, au-delà, l’Angleterre. Au long de ce périple, il reçoit l’aide de personnes qu’il rencontre en cours de chemin.

 

 

Paul Miller, aux commandes d’un P38 Lightning lors d’une opération sur Bordeaux, est contraint de quitter son escadrille suite à l’attaque d’avions allemands FW-190 qui crèvent ses réservoirs à carburant. A court d’essence, il tente un atterrissage aux environs d’Escos. Son avion est détruit mais il s’en sort sain et sauf. Appliquant les consignes en vigueur, il va entreprendre de passer en Espagne. Sur son chemin, il bénéficie d’une chaîne de solidarité qui, étape par étape, va le conduire jusqu’à Orbaiceta en Navarre.

Les archives américaines de la NARA (National Archives and Records Admistration) conservent son compte-rendu d’évasion sous le numéro 561. Ce document est accessible en cliquant ici. 

La traduction de la synthèse de ce compte-rendu est accessible en cliquant ici.

Annexe et authentification dans le rapport d’évasion du Capitaine Miller.

 

 

 

 

 

Jean-Baptiste Etcharren-Lohigorri dans son livre « Au péril de leur vie. La fuite par la vallée de Garazi sous l’occupation allemande 1940 – 1944″ fait référence à ce rapport d’évasion qui lui avait été remis par le Général Chuck Yeager en 2012. Ce rapport constitue le récit raconté par Paul Miller, de son épopée. Jean-Baptiste Etcharren-Lohigorri en a extrait les principaux passages,  qu’il a retranscrits dans son livre, donnant ainsi la parole à Paul Miller lui-même. Il l’a complété grâce aux témoignages qu’il a recueillis auprès d’acteurs intervenus lors de ce périple.

Il est ainsi possible: de reconstituer le parcours de Paul Miller, de connaitre les personnes qui lui sont venues en aide, de prendre en compte les aspects d’ambiance qui entouraient de telles situations.

4 mars 1944:

  • Escos. Paul Miller évite des soldats allemands et il poursuit son chemin.
  • Labets-Biscaya. Accueilli à la ferme Jauregia, la famille lui cède des vêtements civils.
  • Amendeuix. Paul Miller prend un peu de repos à l’église. En sortant du village, il frappe à l’entrée de la ferme Jauberria (famille Idiart). Un anglophone (M. Lehideux) appelé à la rescousse par la famille, lui donne des informations sur les endroits à éviter et lui montre le chemin à suivre sur une carte. Trois jeunes, à la demande du père, le conduisent à Beyrie-sur-Joyeuse.
  • Beyrie-sur-Joyeuse. Arrivée à la ferme Gainborda où il reçoit le gîte et le couvert.

5 mars 1944.

  • Beyrie-sur-Joyeuse. Après un long repos (réveil à 14h) et un repas, Paul Miller repart seul. Etape estimée à 25km.
  • Sur le chemin. Une première ferme lui refuse l’hospitalité. Une seconde ferme l’accueilli avec générosité: repas, chambre.

6 mars 1944.

  • A la ferme. Paul Miller, trop fatigué pour reprendre sa marche, reste sur place.

7 mars 1944.

  • A la ferme. Alors que Paul Miller est prêt à repartir, le fermier lui annonce ne pas pouvoir lui trouver un guide: les Allemands sont à sa recherche.
  • A la ferme. Nouvelle nuit sur place.

8 mars 1944.

  • A la ferme. Départ matinal avec du ravitaillement.
  • Lacarre. Paul Miller est averti par un anonyme que les Allemands contrôlent toutes les identités dans le village.
  • Hosta. Le curé du village ne peut pas lui apporter d’aide. Paul Miller poursuit son chemin hors les grandes routes à travers champs.
  • Estérenguibel. Accueil à la ferme Ollotenia (famille Gaztanaga). La communication est facilitée car le père Gaztanaga a travaillé 10 ans aux USA. Paul Miller après le repas passe la nuit dans une grange attenante.

9 mars 1944.

  • Ferme Ollotenia. Paul Miller aperçoit les patrouilles allemandes aux abords de la ferme. Il veut partir seul avec sa carte et sa boussole. Le fermier lui propose son fils Martin comme guide pour rejoindre l’Espagne.
  • Départ vers 14 heures. Itinéraire par Eyalda, ravin de Intzahaski, Egurgui, col de Herlepo où des contrebandiers les avertissent de la présence d’Allemands à Archilondo, frontière, lac de Aribia.
  • Paul Miller victime d’un malaise. Martin Gaztanga le met à l’abri dans un trou creusé dans la neige et va chercher du secours à son point de rendez-vous chez « Lorenzo »  – Orbaïceta – où se trouvent 4 autres fugitifs arrivés par une autre filière dont 2 Français (un originaire d’Hasparren et un médecin). Une petite caravane (Lorenzo, Martin et le jeune d’Hasparren) va au secours de Paul Miller qui a repris ses esprits et qu’il conduise chez Lorenzo. Le médecin soigne Paul Miller dont le pied gauche est gelé.

Paul Miller ne quitte ce refuge que le 21 mars, guéri de ses gelures aux pieds.

Référence bibliographique du livre de J.B. Etxarren-Lohigorri:

Etxarren Lohigorri (Jean Baptiste), Au péril de leur vie. La fuite par la vallée de Garazi sous l’occupation allemande. 1940-1944, éditions Elkar, Bayonne, 2017. Voir pages 76 à 86.

Présentation de cet ouvrage en cliquant ici

Témoignages recueillis:

  • Jeanne Idiart à Amendeuix, 11 ans au moment des faits.
  • Gaztanaga
  • Martin Gaztanaga à Estérenguibel, 23 ans au moment des faits.

 

 

 

 

  

Chasseur P38 Lightning.

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