Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

LURBE. Déraillement du 9 juin 1944. Rapport de la gendarmerie.

Le 9 juin 1943, un train mixte, voyageurs et marchandises, déraille un peu en amont de la gare de Lurbe. Cet « attentat » a fait l’objet d’un rapport de la gendarmerie nationale en date du 22 juin 1944.

 

 

 

Copie du rapport du 21 juin 1944. 

GENDARMERIE NATIONALE                                                                                                                                       OLORON LE 22 JUIN 1944

LEGION DE GASCOGNE

COMPAGNIE DES BASSES-PYRENEES

SECTION D’OLORON

N°710/…                                                                                                                            RAPPORT,

                                                                                                                               Du Capitaine VINCENT,

                                                                                                      Commandant la Section de Gendarmerie d’OLORON.

  • Sur un acte de sabotage commis entre un train mixte aux environs de LURBE (B.P.)

Référence :  Art. 52 et 53 du décret du 10 mai 1903 et D.M. 28.588-T/Gend. du 2 décembre 1943.(suite à message téléphoné N°151 du 9/6/1944-20h)

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            Le 9 juin 1944, à 17 heures 45, un attentat a été commis sur la voie ferrée Urdos-Oloron contre un train marchandises-voyageurs à 2km 500 environ au sud de la gare de LURBE. Le train a déraillé au P.K. 250.000 par suite de l’enlèvement d’un rail. Les wagons ont été pillés et quelques-uns incendiés. Le trafic est complétement interrompu en ce qui concerne les marchandises.

Les faits se sont déroulés dans les conditions suivantes :

Vers 17 heures 45’ le train 7832 marchandises-voyageurs venant de CANFRANC était arrêté au P.K. 261.500 par des signaux réglementaires faits à l’aide d’un drapeau rouge par individu stationnant sur la voie. Le conducteur ayant immobilisé le convoi, 25 individus armés de mitraillettes ont alors sommé le personnel de la S.N.C.F. et les voyageurs de descendre sur la voie. Six militaires des troupes d’opérations qui se trouvaient parmi les voyageurs, se sont également exécutés mais se portant à l’arrière du train, ils ont engagé le combat tandis que l’un des individus montait sur la motrice et lançait le convoi. Celui-ci, par suite de l’enlèvement d’un rail, déraillait 1500 mètres plus loin dans une courbe en tranchée, obstruant ainsi complètement la voie.

Les troupes d’opérations ont dirigé un détachement sur les lieux afin de recueillir les militaires se trouvant dans le train (dont l’un avait été blessé à la cuisse) tandis que la Gendarmerie de Sarrance procédait à l’enquête auprès du personnel de la S.N.C.F. Le détachement allemand est resté sur place après le départ de la gendarmerie, puis la garde du train a dès lors été assurée par les agents de la S.N.C.F.

Dans la soirée du 10 juin, les auteurs de l’attentat ont pillé le train (vin et tabac) incendié six wagons et emmené avec eux l’agent qui assurait la garde. (Ce dernier a été libéré quelques heures plus tard).

Au moment où conformément à la demande du sous-préfet d’Oloron, la Gendarmerie de Sarrance a pris à son tour la garde du train (11 juin – 7h), le vol et l’incendie ont été constatés par les agents qualifiés de la S.N.C.F.

Outre des wagons vides, le train comprenait :

  • Un wagon de tabac en feuilles (8450kg)
  • Sept wagons foudres.

Parmi ces derniers certains ayant été défoncés au cours de l’accident se sont rapidement vidés.

Trois wagons foudres placés en queue de train sont restés sur la voie et peuvent être remorqués. Le reliquat soit d’une part les wagons incendiés, d’autre part la motrice et les deux fourgons de tête sortis des rails sans dommages apparemment graves obstruent complétement la voie.

D’après las services techniques de la S.N.C.F., celle-ci, pourrait être complétement dégagée qu’avec l’aide d’une grue spéciale des dépôts de Bayonne et de Tarbes.

                                                                                                                                                                                           P.O. L’Adjudant-Chef ABADIE, adjoint

 

DESTINATAIRES :

  • le Chef du Gouvernement – Direction générale de la Gendarmerie Nationale – Bureau technique, à VICHY (2 exemplaires)
  • le Préfet Régional, à TOULOUSE,
  • le Préfet Départemental à PAU,
  • le Général Inspecteur Général de la Gendarmerie de la zone sud, villa du Coteau- avenue J. Jaurès à ROYAT,
  • le Général Inspecteur de la 7ème Région à TOULOUSE,
  • le Sous-Préfet à OLORON,
  • le Procureur de la République à PAU,
  • le Colonel Commandant la Légion de Gendarmerie de Gascogne à TOULOUSE,
  • le Chef d’Escadron Commandant la Compagnie des Basse-Pyrénées, à Pau
  • le Commissaire Divisionnaire Chef du Service Régional de Police de Sureté, 7 rue du Rempart Saint-Etienne à TOULOUSE,
  • le Commissaire Chef de la 17ème Brigade de Police de Sureté – rue Pasteur, à PAU

Fac-similé de l’original

 

Référence: AD64 cote 37W37.

Ce rapport de la gendarmerie n’est daté que du 22 juin 1944 soit 13 jours après l’acte de sabotage lui-même.

Il a cependant fait l’objet d’une communication très rapide après l’événement lui-même. Cf messages transmis par la gendarmerie aux services préfectoraux:

Il est particulièrement peu détaillé quant aux conditions et aux conséquences de l’accrochage entre les troupes allemandes et les combattants des maquis engagés dans cette action.

Les combattants du maquis font un prisonnier lors de cette action. L’attaque de la ferme Arroues au Bager d’Oloron, le 19 juin 1944, est à mettre en relation directe avec cette situation.

Pour plus de détail: cliquer ici  et ici

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