Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

Lescar. Prestation de serment à l’Ecole Régionale des Cadres de la Révolution Nationale. Août 1941.

Les Cadres de Gascogne, formés à l’Ecole Régionale de la Révolution Nationale  ouverte dans les locaux de l’école normale de Lescar, prête serment le è août 1941. Le Patriote des Pyrénées rend compte de la cérémonie dans son édition du 8 août 1941.

 

 

 

 

Transcription de l’article paru dans l’édition du 8 août 1941 du quotidien Le Patriote des Pyrénées.

 

A Lescar, en présence de M. E. Ducommun,

Préfet des Basses-Pyrénées,

les stagiaires et les chefs de l’école

des cadres de Gascogne, ont prêté

serment hier.

C’est une très simple mais très émouvante cérémonie qui a eu lieu jeudi soir à Lescar à l’occasion de la promesse des stagiaires de l’Ecole Régionale des Cadres.

Il est 6 heures du soir, dans la vaste cour de l’Ecole normale – ancien couvent des Barnabites – les « cordées » sont impeccablement rangées, elles ont nom : Mermoz, Guynemer, Lyautey, Guillaumet, Beaux parrainages !

Cinquante jeunes au regard clair et droit attendent immobiles.

Parmi les personnalités, nous reconnaissons : M. M. le Colonel d’Ariste, Président de la délégation municipale, Touzanne, vice-président, Colonel Cousteau, Président local de la Légion, Jean d’Ariste et le capitaine Bellocq, vice-président, Etchart, directeur de l’école normale, Carrère, directeur honoraire de l’école annexe, Nivelet, directeur de l’école à Lescar, Crame, délégué adjoint à la jeunesse, Valode de la délégation à la jeunesse, etc.

A l’heure exacte, M. Ducommun, Préfet, arrive. Il est reçu par M. d’Ariste et le chef Desforges, directeur du centre. Le cortège passe devant les garçons et M. le Préfet a un mot aimable pour chacun.

Après cette première prise de contact M. d’Ariste, au nom de la municipalité remercie les jeunes « aux yeux purs, bons et loyaux » pour le bel exemple de discipline et de dévouement qu’ils ont donné à la population de Lescar et pour la grande leçon de confiance dans les destinées du Pays que constitue leur présence à ces cours.

La cérémonie, avant la Promesse, commence par le lever des couleurs. Cinquante regards ardents suivent le drapeau dans sa montée vers le ciel idéalement bleu.

L’allocution de M. le Préfet :

Monsieur Ducommun adresse maintenant aux futurs chefs une très belle allocution dont nous sommes heureux de reproduire les idées générales :

Chers amis,

Je suis heureux de me trouver au milieu de vous, parce que vous êtes jeunes, parce que vous avez la flamme.

La flamme brûle toujours mais ele est plus vive, plus claire, plus belle, dans les années de jeunesse.

Je suis heureux de réchauffer ma propre flamme à la vôtre.

Heureux parce que je trouve en vous des jeunes ayant compris que leur rôle ne consiste pas uniquement dans la conquête de diplômes, mais ayant réalisé qu’il y avait beaucoup d’autres choses à apprendre . C’est là le motif de votre présence ici.

Je suis heureux parce que vous êtes des « volontaires » désireux de « servir ». Plusieurs parmi vous n’ont pu accomplir le stage en entier parce que – et c’est à leur honneur – ils durent auparavant achever leur temps de service rural.

Vous avez aussi l’ardent désir de devenir des chefs. Soyez félicités de cet utile dessein.

Car des chefs, de l’élite, il en faut toujours. Surtout aujourd’hui.

La masse se préoccupe d’organiser, de procurer la vie matérielle ; l’ouvrier à son usine, le paysan à son champ.

L’élite entraîne et guide la masse, elle l’enflamme par son exemple.

L’élite est nécessaire aujourd’hui car dans notre époque de Révolution Nationale, il faut que des chefs se penchent sur les problèmes vitaux, sur les directives des Chefs pour les comprendre et les faire comprendre.

Mais cette élite doit posséder d’indispensables qualités. Elle doit travailler au développement de sa personnalité, augmenter ses aptitudes physiques et plus encore accroître ses qualités morales.

Cependant, gare aux écueils, gare à l’individualisme outrancier dont nous avons failli mourir.

Le contre-poids naturel à ce défaut sera la discipline ; vous vous l’imposerez et vous l’imposerez aux autres par la vertu de l’exemple.

Cette discipline s’exercera dans le sens national, marqué par le Chef de la Révolution Nationale, le Maréchal Pétain. Vous sacrfierez toujours l’intérêt particulier à l’intérêt général.

LA PROMESSE

Monsieur le Préfet va procéder maintenant, suivant le rite établi, à la cérémonie de la Promesse.

D’une vois qui porte bien au-delà des murs de la vieille maison, il questionne :

« Avez vous compris la nécessite d’être disciplinés ?

Avez vous compris le sens du mot « Patrie » ?

Êtes-vous décidé à vous donner généreusement au service de a France ? »

A chaque question, la réponse monte, grave, ardente.

« Oui, Chef »

Alors, M. le Préfet sanctionne ces premières affirmations des futurs chefs par ces mots : Je vous autorise à vous engager.

Chaque chef avance d’un pas et jette le nom de la « cordée ». Ceux qui sont décidés au don total d’eux mêmes avanceront également d’un pas et prononceront ensemble le serment suivant :

« Pour la France, je n’engage à servir et à commander de toutes mes forces, de tout mon cœur, de toute mon âme, jusqu’à la mort » .

Tous, sauf trois, accomplissent ce geste définitif. Il faut dire à l’honneur des trois garçons en question que c’est la crainte de n’être pas encore assez dignes du redoutable honneur que comporte le titre de « chef » qu’ils ont demandé à poursuivre leur stage. Et cela aussi, c’est très beau.

La prestation de serment terminée, M. le Préfet baptise la promotion.

« Je donne à votre promotion le nom de « Commandant Charcot » »

Le couplet du Maréchal retentit, la cérémonie est terminée.

Les garçons regagnent leur chambre tandis que M. Ducommun se fait présenter les chef et les interroge longuement sur les résultats obtenus dans leurs « cordées » respectives.

Et le soir, car la jeunesse ne perd jamais ses droits, les étudiants organisèrent en l’honneur de leur promotion et pour l’agrément de leurs chefs un chahut mémorable dans la plus pure tradition estudiantine.

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