Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

Policiers-résistants de la 17ème Brigade de Pau. LEMOINE Guy.

LEMOINE Guy

 

 

 

 

 

Né le 15 février 1908 à Paris (10ème)

 

Engagé dans la marine nationale en 1924, il intègre la Police comme secrétaire de Police en 1931.

Il passe le concours de Commissaire et est nommé en 1937 à Provins puis Castelnaudary en 1939. Mobilisé en 1940, il est démobilisé puis nommé à Pau en 1941.

Commissaire de Police il est nommé au sein de la 17ème Brigade Régionale de Police Judiciaire à PAU le 21 mai 1941.

C’est au cours d’une perquisition chez des jeunes gens soupçonnés de se livrer à de l’espionnage en faveur des Alliés, fin 1941, qu’il découvre deux mitraillettes « Sten ». Il a fait disparaître les armes et les jeunes résistants n’ont pas été inquiétés. Ces derniers travaillaient pour le S.R. américain et étaient chargés d’organiser des parachutages.               PV LEMOINE001

Voilà les premiers pas du commissaire Lemoine dans la résistance… bien d’autres actions du même style, disparition d’indices, enquêtes sabotées permettront d’aider activement les mouvements de résistance.

Son action connue des chefs du Mouvement « Combat », il sera recruté début 1942 par ce mouvement qui prendra rapidement l’appellation des Mouvements Unis de Résistance.

Il accomplira de nombreuses liaisons et missions puis se verra nommer vers juillet 1942, chef du N.A.P. Police (Noyautage des Administrations Publiques). Il sera parmi ceux qui recruteront des policiers « surs ».

En octobre 1943, c’est une vingtaine de policiers (Commissaires et Inspecteurs) de la région administrative de Toulouse qui appartient aux M.U.R.

En plus de son travail pour les M.U.R., le commissaire Guy Lemoine transmet des renseignements militaires au chef du Réseau « ALIBI » dirigé par Georges Charaudeau, autre palois.

Puis le 03 octobre 1943, le commissaire LEMOINE est arrêté avec l’inspecteur de police Guy FAUVEL, alors qu’ils se trouvent en contact avec les nommés FRAISSE et LACABANNE.

Le rendez-vous a lieu, dans la soirée, rue Castetnau, à « L’as de Trèfle », un café restaurant de Pau.

La SIPO-S.D. de Pau et celle de Paris, les Allemands possèdent déjà bon nombre de renseignements sur les mouvements de Résistance en France et ne cessent les arrestations dans le courant de l’année 1943.

Mais c’est la trahison d’un français à la solde de la SIPO-S.D. parisienne, Fernand Main qui sera à l’origine de l’arrestation des quatre hommes.

Photo0428fICHE RENSEIGNEMENT ArrestationEn effet, ce Main  a convaincu FRAISSE et LACABANNE qu’il était résistant et qu’il pouvait y participer activement grâce à des sommes d’argent considérables. Convaincus, les deux Résistants ont un premier rendez-vous avec Main et des responsables locaux importants ( BORDELONGUE et RODRIGUEZ). Puis, ils se donnent rendez-vous le lendemain 03 octobre à l’As de Trèfle.

Flairant le guet-apens, les responsables locaux ne se rendent pas au rendez-vous, seuls FRAISSE, LACABANNE, LEMOINE et FAUVEL s’y rendent.

Quelques secondes après surgissent les policiers allemands qui arrêtent tout le monde, direction la villa Saint-Albert.

Pendant trois jours, les quatre patriotes sont interrogés et frappés. Le commissaire Lemoine et l’inspecteur Fauvel seront libérés le 6 octobre 1943, à 11h30, uniquement parce que Fraisse et Lacabanne n’ont pas parlé de l’activité des policiers dans le mouvement de Résistance et que ces derniers ont pu faire croire qu’ils surveillaient « les terroristes ».

Les Allemands libèrent donc les policiers sous la promesse de collaborer à l’avenir. Fraisse et Lacabanne seront torturés, condamnés à mort et fusillés à Toulouse le 28 décembre 1943.

Le commissaire Lemoine, après avoir été libéré, se place en congés maladie à la suite des coups reçus. Puis il prend la route de l’Espagne ; il s’arrête à Lourdes où le comité local de la Résistance  lui demande de constituer un maquis, il accepte.

En effet, le 13 juillet 1943, le commissaire Lemoine sauvait le nommé Barcos, résistant de Lourdes, alors qu’il avait été trouvé en possession d’armes ; A. Barcos deviendra naturellement l’adjoint de Lemoine. Ce dernier devient donc le chef du maquis du Boustu.

Il prend le pseudonyme de « GY ». Il y restera jusqu’en février ou mars 1944. Etant atteint d’une grave congestion pulmonaire, Lemoine laissera ce maquis à son adjoint et rentrera sur Pau mais sans reprendre ses activités policières.

Avril 1944, Lemoine est guéri. Son vieux compagnon d’infortune Fauvel, en congés maladie lui aussi, vient le voir et le met en contact avec Michel Grosjean de Jurançon (membre du réseau Alibi).

Lemoine lui confie ne pas supporter « la vie de bête en cage » qu’on lui impose et fait part de son désir de continuer la lutte. Il est conscient du danger qu’il fait courir à sa famille et aux membres de la Résistance qu’il connaît.

Michel Grosjean (chef du secteur CA sud-ouest du réseau Alibi sous le numéro CA 821) prend contact avec son chef qui réside à Clermont Ferrand, Georges Charaudeau.

C’est à son retour de ce voyage que Grosjean propose à Lemoine de partir pour la Bretagne, à Lannion, afin d’y organiser des liaisons maritimes avec l’Angleterre malgré le « mur de l’Atlantique ».

Lemoine quitta Pau pour Toulouse où il rencontre Charaudeau qui lui confie un volumineux courrier de renseignements militaires à destination de l’Angleterre.

Le 28 avril 1944, Lemoine part pour Paris puis la Bretagne ; il arrive à Lannion (Côtes-du-Nord) muni de faux papiers.

Le 6 juin 1944, le secteur organisé par le commissaire Lemoine s’étend du Mans à Brest, est composé de 50 agents et un poste émetteur « Nicotine ».

De nombreuses transmissions radio de renseignements militaires seront envoyées aux alliés. Puis il a organisé les réceptions de nuit, sur la côte de l’Ile Grande, des vedettes anglaises rapportant du courrier et prenant les plans militaires établis par ses agents.

Guy Lemoine ira avec six membres de son équipe suivre des cours de chiffrage, parachutage et identification à Londres par vedette.

Il lutte avec son équipe jusqu’à l’évacuation de Brest où il est à nouveau recruté pat le commandant BENN de l’Intelligence Service qui lui propose de venir à Londres, ceci afin de continuer le combat dans la région de Besançon (mission parachutée).

Lemoine accepte à nouveau et part pour Londres le 20 août 1944. La nuit du 31 août au 1er septembre, il est déposé par avion avec son équipe et un poste émetteur dans la région de Besançon comme Chef de la mission « Bourgogne ».

La mission terminée à la fin septembre, l’équipe rejoint Paris.

Pour plus de détails sur le rôle de Guy Lemoine dans le réseau Alibi Cliquez ici.

Le 11 octobre 1944, sur ordre du directeur de la surveillance du Territoire, le commissaire Lemoine était réintégré avec le grade qu’il avait lors de son arrestation en 1943.

Grâce au commissaire divisionnaire SPOTTI, chef de la 17ème brigade de Police Judiciaire de PAU, le commissaire Lemoine a continué à percevoir son traitement jusqu’au 15 mars 1944, date à laquelle il a été suspendu sans traitement, révoqué par Vichy.

Il avait le grade de capitaine du 1er mai 1944 à la fin octobre 1944. Il faudra attendre début 1945 pour qu’il soit réintégré officiellement avec effet rétroactif.

En octobre 1944, il est affecté à la Brigade de Surveillance du Territoire de Rennes puis à celle de Nantes comme Commissaire Principal.

portraitEn 1947, il est affecté à la Sécurité Publique d’Epinal.

En 1952, il est nommé à Chalons sur Marne puis Maubeuge en 1954.

En 1956, en pleine guerre d’Algérie, il est envoyé comme Commissaire Central à Oran, puis il sera nommé Commissaire Divisionnaire en 1957.

En 1958, il rejoint la métropole, au Havre comme Commissaire Central. En 1962, après avoir été malade, il est nommé à Roanne où il sera mis à la retraite anticipée pour cause de maladie en 1965.

Il décède à Paris le 13 novembre 1975.

 

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