Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

Lembeye. Arrestation du Capitaine Lalanne par des autorités allemandes. Mars 1944. Rapports de gendarmerie.

1024px-passage_etroit_de_lembeye

 

Rapports dressés par les gendarmes de la brigade de Lembeye suite à l’arrestation du capitaine Lalanne par des militaires et des civils allemands.

Cette arrestation ne semble pas liée à des faits de résistance, elle s’apparente plus à des exactions « privées » menées par les forces d’occupation.

 

 

Rapports 16 et 20 mars 1944                                                                                                          Brigade de Lembeye

Arrestation du capitaine Lalanne le 10 février par 2 militaires et 1 civil allemands.

 

Lalanne Emile, 65 ans, capitaine d’artillerie coloniale en retraite, né le 10 septembre 1878 à Bordeaux, fils de père inconnu et de feue Lalanne Marie, veuf, 2 enfants, chevalier de la Légion d’Honneur.
Le capitaine avait rejoint son domicile à Lembeye au début du mois de novembre 1943. Il habitait seul avec sa servante Germaine Cazeneuve, 34 ans, une maison assez isolée au quartier du bas de la côte, à 4 km de Lembeye. Il résidait auparavant à Mérignac. Ses enfants seraient prisonniers en Allemagne.
Rentré chez lui le 18 mars 1944, il a déclaré avoir été interné à la maison d’arrêt St Michel de Toulouse pour détention d’armes. Ont été saisis :
1° un fusil marque italienne Martini
2° une carabine et un mousqueton Remington
3° un fusil Chassepot
4° un pistolet mexicain sans chien
5° 2 revolvers modèle 92 dont 1 de modèle réduit.
Le capitaine a déclaré que les fusils étaient des armes de panoplie souvenir de sa carrière militaire…
A la suite de l’interrogatoire subi relativement à la mitraillette et sur sa réponse négative le civil qui accompagnait les 2militaires lui a lancé un violent coup de poing sur la figure. Par la suite et pendant la durée de son internement, le capitaine a déclaré n’avoir subi aucun mauvais traitement et avoir été nourri assez convenablement.
Le 14 février les Allemands qui avaient procédé à l’arrestation ont emporté 2 jambons, du lard, de la graisse, 1 barrique contenant 400l de vin rouge, 80 bouteilles de vin vieux, 4 sacs de grain, blé ou avoine, 4 poules, 1 douzaine d’œufs, 1 montre et 1 alliance en or, 1 serviette en cuir.
Le 1er mars 3 militaires allemands (2 étaient nouveaux) ont pris 1 veau de 2 mois, l’ont tué sur place et emporté dans une voiture automobile.
A son retour le capitaine Lalanne déclare qu’il faut ajouter à la liste de ce que les Allemands ont pris : 3 draps de lit à l’état neuf, 2 chemises en popeline de fabrication orientale, 6 bouteilles d’eau de vie, 1 sautoir en or.

Source: archives de l’association.

Désolé, les commentaires sont fermés pour cet article.