Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

Légion française des Combattants. Discours de Loustaunau-Lacau à l’assemblée fondatrice. Pau, le 13 octobre 1940.

A Pau, à l’occasion de l’assemblée fondatrice de la section départementale – Basses-Pyrénées – de la Légion Française des Combattants, G. Loustaunau-Lacau, délégué général national, prononce un discours qui replace la création de la Légion dans son contexte immédiat.

 

 

Ce discours est publié dans le numéro du 15 octobre 1940 du quotidien « Le patriote des Pyrénées ».

Transcription de l’article paru le 15 octobre 1940.

L’exposé de Loustaunau-Lacau.

 

                « Saüt, le chevalier ; Falcucci, l’homme qui se bat quand ses mis sont en forteresse injustement détenus ; d’Andurain, symbole de l’honneur au Pays Basque ; pour Bayonne Arbeletche, encore actuellement prisonnier, voilà déclare liminairement Loustaunau Lacau , les doigts d’une même main tendue pour une collaboration loyale, mais qui peut aussi se fermer sur une gueule si c’est nécessaire.

« Les combattants sont hommes à se regarder en face. S’il en est qui se cramponne au régime dont la France est à moitié morte, qu’ils quittent cette salle. Nous ne connaissons pas de partisans de gauche ou de droite, sinon pour les ignorer s’ils s’abstiennent ou pour les mater s’ils se mettent en travers du chemin.

Notre défaite.

« Une réalité nous domine : la défaite de nos armes. La France de 40 millions d’habitants et qui contrôle 60 millions d’habitants indigènes a vu, en deux coups et en deux mois, s’effondrait son armature militaire. Pour la sixième fois en 150 ans, elle connait l’atroce réalité de l’invasion.

« Les erreurs, les crimes, les fautes ont été accumulés pendant vingt ans. Notre défaite a des cause politiques, militaires, morales ; toutes tiennent au désordre inhérent au régime stupide, abject, pourri sous lequel nous avons vécu depuis cinquante ans.

Les causes politiques.

« La France n’était pas maitresse de ses destinées. 75% des responsables ministériels appartenait à la franc-maçonnerie, truffée de juifs et dirigée par eux.

« Il n’est pas chrétien de persécuter les juifs : les A.C. en ont vu à leur côté. Mais une « maffia » s’est mise d’elle-même hors de la nation.

« Au congrès des Loges de janvier 40, présidée par M . Cohen, les Loges françaises et anglaises discutaient des directives à donner pour la conduite de la guerre. Nous ne pouvons pas accepter les mots d’ordre d’une puissance non responsable ! M. Daladier a eu tort d’oscillé entre le mot d’ordre des Loges et son propre patriotisme, car il aimait sa patrie.

« Nous sommes entrés en guerre en esclaves trop tard ou trop tôt sans avoir la certitude qu’elle était inévitable.

« Les bourgeois ont assisté trop souvent peureusement à l’exil de la volonté nationale ne pensant qu’à faire en temps opportun des virements de fonds à l’étranger. Qu’ils fassent leur « mea culpa ».

Les causes militaires.

« La France est entrée en guerre sans s’être assuré l’initiative, sans s’être ménagé un champ de bataille, sans moyens techniques.

« Dans le drame commun, le sort de la Belgique et de la France est lié de façon inévitable et sur cette question l’Angleterre a toujours joué en dessous contre la France. Ce fut une erreur tragique de ne s’être assuré le concours total de la Belgique.

« L’art militaire moderne est basé sur des engins mécaniques puissants. Un peuple de qualité comme le nôtre n’aurait pas dû en être dépourvu.

« Mais le politique a laissé l’aviation sombrer. Il a été opposé à la constitution de l’outil de choc blindé par crainte d’un « coup d’état » militaire. Le militaire a été coupable de laisser le politique s’introduire dans un domaine qui lui appartenait en propre. Un généralissime doit savoir démissionner quand les limites sont dépassées. Si les états-majors avait dit au pays les craintes qu’ils avaient réellement, nous n’en serions pas là. Gamelin est un stratège qui’ à force d’être habile a perdu l’habilité de la force.

Les causes morales.

« Les Français se sont engagés dans la guerre sans haine, mais sans but défini et sans grand espoir. 50% étaient un troupeau sans volonté qui n’avait pas de moral, qui ne savait ni pourquoi, ni comment il se battait, beaucoup étaient en outre choqués par l’inégalité de l’impôt du sang.

La France nouvelle.

« Mais le peuple français n »a pas été mis en mesure e donner sa mesure. C’est un régime plus qu’une armée que les Allemands ont vaincu à une vitesse record. La force individuelle n’est pas en cause dans notre défaite, mais la force collective. Il y a encore de l’espoir grâce à cette force individuelle.

« Une France nouvelle peut naitre sur les pas des morts.

« Plus d’esclavage politique, de mirage de liberté, de pourriture des consciences, de faillite des classes dirigeantes. Il faut se rendre compte que nous avons été victimes d’abus de confiance pendant tant d’années.

Le Maréchal.

« Le Maréchal est venu, comme un soldat qui sauve le drapeau dans un combat malheureux.

« Dieu l’a conservé pour recevoir à 84 ans la France expirante dans ses bras et la sauver. Il est le seul qui pouvait cela à 84 ans, comme Jeanne d’Arc était la seule fille de 17 ans qui était capable de la sauver : notre épopée est si fertile en tragédies qu’elle laisse toujours une place pour l’espoir.

« Le maréchal, poursuit Loustaunau-Lacau, avec une sincère émotion, c’est « le prince de l’équilibre ». Les charges lui sont venues parce que lorsqu’il y avait des places vacantes, il était le seul pour les remplir, les honneurs ne lui sont venus qu’après.

« Le maréchal s’est donné à la France. Cela veut dire qu’elle prendra son rythme : elle évitera ainsi les deux risques qui pourraient encore l’atteindre : l’invasion totale et la terreur.

« Avis à vous radicaux, qui avaient préféré perdre la Patrie que vos places, aux vieux chevaux du manège maçonnique qui avaient livrés la France à l’étranger, aux conservateurs stériles, toujours à l’avance d’une crainte et de retard d’une idée. Qui êtes-vous pour oser comploter dans l’ombre alors qu’on répare les fautes et les crimes que vous avez commis comme fossoyeurs de la Patrie ? Si vous voulez vous mettre entre le maréchal et le peuple nous vous briserons sans pitié avec tous les sens que ce mot comporte.

Le rôle de la Légion.

« Peuple et chef doivent collaborer ensemble pour le bien commun. Pas de fissures, sinon c’est fini de la France.

« Le Parlement assurait le contact entre les dirigeants et le pays. C’est la Légion qui assurera ce rôle en représentant le maréchal dans le plus lointain village et en lui présentant, dans un esprit d’ordre et d’équité, les plaintes et les remarques justifiées.

« Les anciens soldats, les Jeunes combattants, aidés de tous les hommes de bonne volonté, doivent remplir ce rôle.

« Le temps presse beaucoup.

« Nous allons trouver la voie de l’union et du courage. Balayer le souvenir des luttes politiques : serrez les rangs sans amertume, former la Légion sans fissure, la Légion fille du maréchal, pour que la France retrouve l’union qu’elle n’aurait jamais dû perdre et la route qui l’attend ! »

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