Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

Lacaze Pierre. Une évasion vers l’Espagne « ordinaire, familiale ».

Pierre Lacaze, réfractaire au STO, s’évade de France vers l’Espagne à l’été 1943 avec l’aide de membres de sa parentèle plus ou moins proche.

 

 

Pierre Lacaze est né le 9 novembre 1922 à Saint-Palais.

Il est confronté, au cours de l’été 1942, à l’obligation de devoir partir travailler en Allemagne au titre de la relève spécialisée comme le maire de Saint-Palais (M. Gueraçage) en avertit son père.

Refusant cette éventualité, Pierre Lacaze décide de s’engager dans l’Armée de la France libre. Il passe en zone libre par Mauléon puis Pau et rejoint Marseille où il est affecté dans un régiment d’artillerie. Du fait de l’invasion de la zone libre par les Allemands, il est démobilisé et rendu à la vie civile.

Un parcours erratique commence alors pour Pierre Lacaze qui veut éviter de rejoindre son domicile à Saint-Palais. Il se rend au Puy-en-Velay chez une de ses sœurs qu’il quitte car il redoute une descente de la police qui traque les réfractaires. Il trouve un nouvel hébergement dans de la famille à Saint-Just (Christophe Lapépé) d’où, de nuit, il peut rendre visite à ses parents.

Il écoute Radio-Londres qui annonce « Jeunes Français, passez les Pyrénées! Nous vous attendons de l’autre coté ». Il prend alors la décision de s’évader par l’Espagne et en avertit ses parents qui l’encourage malgré les réserves de sa mère.

Pierre Lacaze convainc trois camarades de partir avec lui: Louis Doxaran, René Carrère et Pierre Saubidet.

Le départ de Saint-Palais se fait à vélo, deux par deux, à une demi-heure d’intervalle, en direction de Saint-Jean-Pied-de-Port où Mayi et Annie Chato ( sœurs de son beau-frère, Jean Pierre Chato)  les accueillent.

Trois passeurs (les 2 frères Récatumy de Saint-Jean-Pied-de-Port, des cousins de Jean Pierre Chato et Mirondo, berger de Uhart-Cize) les prennent en charge. Le groupe se dirige sur Ondarolle et tous font une halte dans la cave d’une maison en attendant que les Allemands présents se dispersent.

OndarolleLes quatre fugitifs reprennent leur marche alors qu’il fait presque jour et ils passent le ruisseau frontière à Ondarolle. Là, ils quittent les passeurs qui n’acceptent aucune rétribution.

La frontière passée, ils sont arrêtés par les carabiniers, conduits à Valcarlos puis à la prison de Pamplune et, enfin, dans un monastère à Figueiredo en Galice. Finalement, leur parcours se termine au Maroc où il intègre l’armée française.

Depuis Figueiredo, Pierre Lacaze a pu envoyer trois lettres à ses parents grâce à un prisonnier politique espagnol -Augustin Fernandez Rodriguez- qui les fait sortir de la prison et qu’une filière transmet à Mayi Chato, postière à Saint-Jean-Pied-de-Port.

Pierre Lacaze est reconnu comme

  • déporté interné de la Résistance
  • interné résistant 

Cotes de son dossier au Service Historique de la Défense:

  • A Vincennes: GR 16 P 326601
  • A Caen SHD/AC 321 P 583088

Fiche individuelle de Pierre Lacaze dans le site « Mémoire des hommes »: cliquer ici.

Ce témoignage a été recueilli par Gisèle Lougarot qui l’a publié dans son ouvrage  » Dans l’ombre des passeurs » aux pages 47, 48 et 49.

Références bibliographiques de l’ouvrage de Gisèle Lougarot:

Lougarot, Gisèle, Dans l’ombre des passeurs, Editions Elkar, Bayonne, 1ére édition juin 2004.

 

 

 

 

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