Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

Jean YBARNEGARAY. Un notable basque de la première moitié du XXème siècle.

assisJean Ybarnegaray, figure politique majeure du Pays Basque dans la première moitié du XXème siècle, fut élu municipal de Uhart-Cize, conseiller général du canton de Iholdy, député des Basses-Pyrénées, ministre de la IIIème République puis de l’Etat Français, résistant, déporté, jugé par la Haute cour de Justice. Pourtant, aucune stèle, aucune rue, aucun monument ne porte son nom dans le département où sa mémoire semble avoir disparu.

Jean Ybarnegaray est né le 16 octobre 1883 à Uhart-Cize. Il est décédé à Paris le 25 avril 1956. Ses obsèques ont lieu à Uhart-Cize où il est inhumé.

Ses études passent par le petit séminaire de Larressore, le collège Stanislas à Paris (baccalauréat en 1901), les facultés de droit de Paris et de Bordeaux. Il s’inscrit au Barreau de Saint-Palais en 1908. Il soutient une thèse de doctorat à Bordeaux en 1908.

Il effectue un an de service militaire à partir de septembre 1904 au 49ème RI de Bayonne.

 

Première guerre mondiale.

Bien que déjà élu député, il rejoint le 249ème RI à la mobilisation d’août 1914. Il est sergent en décembre 1914, sous-lieutenant en avril 1915, lieutenant en juillet 1916. La Légion d’Honneur lui est attribuée le 21 juillet 1915. Il est également titulaire de la Croix de Guerre.

Sa position de combattant-député lui permet, après l’échec de la première offensive du Chemin de Dames, d’être reçu par Poincaré. Après le second échec des 5 et 6 mai, il intervient le 29 juin 1917 à la tribune de la Chambre et obtient le remplacement du général Nivelle par le général Pétain.

Mandats électoraux.

Municipal.

Jean Ybarnegaray est élu au conseil municipal de Uhart-Cize en 1912, à 29 ans seulement. Il occupe dès cette date le siège de maire. En juin 1914, il est révoqué par le préfet suite à sa condamnation pour « menaces et promesses d’argent à divers électeurs en vue d’influencer leur vote ». Il reste conseiller municipal et retrouve le siège de maire en 1923.

Il est ensuite réélu en 1925, en 1929, en 1935.

Jean Ybarnegaray est délégué de sa commune à la Commission syndicale du Pays de Cize.

Départemental.

Jean Ybarnegaray est élu conseiller général du canton de Cize du canton d’Iholdy en 1934, il siège jusqu’en 1937.

J.O. du 30 01 1941

 

 

Il est nommé membre de la Commission administrative départementale en 1941.

 

 

 

National.

Jean Ybarnegaray est élu député du département des Basses-Pyrénées pour la première fois le 26 avril 1914. Il est ensuite réélu sans discontinuité aux élections législatives du 16 novembre 1919, du 11 mai 1924, du 22 avril 1928, du 1er mai 1932 et du 26 avril 1936.

Jean Ybarnegaray, lui-même joueur de pelote et champion de France à joko-garbi en 1926, 1927 et 1928, est à origine de la Fédération française de Pelote Basque crée en janvier 1921 dont il assume la présidence.

Fonctions ministérielles.

Jean Ybarnegaray exerce une fonction ministérielle dans les deux derniers gouvernements de la IIIème République.

Raynaud, Ibar, Daladier.

 

Il est Ministre d’Etat sans portefeuille dans le gouvernement de Paul Reynaud du 10 mai 1940 au 16 juin 1940. Puis Ministre des anciens combattants et de la santé publique dans le gouvernement Pétain du 17 juin 1940 au 10 juillet 1940.

Le 10 juillet 1940, il vote pour l’attribution des pleins pouvoirs constituants au Maréchal Pétain.

 

 

Ybarnegaray porte le béret.
Ybarnegaray porte le béret.

Jean Ybarnegaray fait partie du conseil que préside par le Maréchal Pétain et dont Laval est le vice-président qui est mis en place le 16 juillet 1940. Il est     ministre secrétaire d’État à la Famille et à la Jeunesse. Comme sept autres ministres, il est débarqué de ce conseil le 6 septembre 1940 en tant qu’ancien parlementaire.

Deux lois sont promulguées avec la signature de Jean Ybarnegaray: l’une porte création des chantiers de jeunesse (loi du 30 juillet 1940, parue au J.O. du 1er août 1940; pour y accéder cliquer ici), l’autre vise à lutter contre l’alcoolisme (loi du 23 août 1940, parue au J.O. du 24 août 1940; pour y accéder cliquer ici).

Jean Ybarnegaray est aussi, au titre de ministre, à l’origine de la fondation des Compagnons de France et de l’Ecole des Cadres d’Uriage.

Jean Ybarnegaray est également impliqué dans les mesures prises en matière de politique familiale: relèvement des allocations, prêts aux jeunes ménages, criminalisation de l’avortement, allocations de salaire unique, formation des jeunes filles…

Avec Jean Borotra, qu’il nomme Commissaire général à l’Education physique et aux Sports il développe les prémices de l’interdiction des sports professionnels.

Pendant sa période ministérielle, Jean Ybarnegaray intervient, au titre de la loi du 17 juillet 1940, auprès du Préfet des Basses-Pyrénées, pour demander mutations et révocations d’instituteurs considérés comme communistes ou francs-maçons; pour réprimer les réfugiés espagnols.

Retour au Pays Basque.

Quittant Vichy et le gouvernement, Jean Ybarnegaray s’installe à Uhart-Cize et reprend ses fonctions de maire qu’il assume avec assiduité. Le sous-préfet lui accorde même une influence « bienfaisante » supérieure à celle du conseiller général Inchauspé.

Jean Ybarnegaray est impliqué dans des opérations de passage vers l’Espagne de telle sorte qu’il est arrêté le 22 septembre 1943 par la Gestapo en même temps que son épouse. Celle-ci est rapidement relâchée et placée sous la surveillance des Allemands à Paris.

Jean Ybarnegaray est incarcéré à Bayonne puis à Fresnes.

Plansee; Hotel Forelle.

Le 8 janvier 1944 il est déporté en Autriche à Plansee. Il est libéré par les troupes américaines le 28 avril 1945.

 

 

 

 

 

Libéré, Jean Ybarnegaray réside à Uhart-Cize ce que conteste le Comité de Libération de Bayonne. Il est frappé d’inéligibilité pour 10 ans le 31 décembre 1945.Son procès devant la Haute-Cour de Justice a lieu le 18 mars 1946. Pour la Cour, bien que « convaincu du crime d’indignité nationale », Jean Ybarnegaray n’a pas lieu d’être condamné du fait de ses actes de résistance et de sa déportation.

 

Etant inéligible, après la Libération, Jean Ybarnegaray ne peut qu’apporter un soutien à ses amis politiques et ne retrouve plus aucun mandat électif.

Référence bibliographique.

Bilbao Isabelle, JEAN YBARNEGARAY, entre « petite et grande patrie », Editions Elkar, Bayonne, 2013, 203 pages.

Sur Internet.

Larronde, Jean Claude. Jean Ibarnegaray, sa vie, son rôle politique. Pour y accéder, cliquer ici.

Assemblée Nationale. Jean Ybarnegaray, mandats et biographie. Pour y accéder, cliquer ici.

 

 

 

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