Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

FUSSHÖLLER Horst.

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Fusshöller Horst est né en 1925.

Il est incorporé dans l’armée allemande en août 1943, fait prisonnier le 18 mars 1945 et libéré le 28 février 1948.

Horst Fusshöller se trouve en captivité de août 1945 à mai 1946 dans les Basses-Pyrénées et en particulier au camp du Polo de Beyris.

 

 

Témoignage transmis par Christian Levaufre et le collectif « Pour la Mémoire du Camp du Beyris ».

« Amateur d’histoire régionale, j’étais à la recherche d’information sur la participation des prisonniers français à la construction de la base aérienne de Mont-de-Marsan par les troupes d’occupation quand le hasard des rencontres m’a mis sur la piste d’un ancien prisonnier de guerre allemand qui, disait-on, avait été gardé à Saint-Perdon, un village proche de Mont-de-Marsan.
Après quelques étapes d’un jeu de piste, j’ai pu retrouver Horst Fusshöller chez lui à Boppard (sur les bords du Rhin en Allemagne) et après plusieurs semaines d’entretiens téléphoniques, j’ai eu la chance de pouvoir le rencontrer une première fois, en 2012 à Mont de Marsan et l’année suivante à Boppard.
C’est à l’occasion de sa venue ici qu’un article paru dans le journal Sud-Ouest avait attiré l’attention du Collectif Mémoire Polo Beyris. C’est à partir de cette date qu’a commencé notre collaboration.
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Pendant son parcours de soldat puis de prisonnier de guerre, faute de ne pouvoir tenir un journal personnel à cause du manque de papier et de la censure des gardiens, Horst avait consigné les principaux évènements dans les cases d’un calendrier. Il était donc le seul à pouvoir le déchiffrer, opération qui s’est concrétisée par la publication de ses mémoires à la fin des années 90.

 

 

Pendant nos entretiens téléphoniques Horst m’avait déjà retracé l’essentiel de son parcours et notamment son temps comme démineur dans le sud-ouest. Lors de sa première venue il m’a remis un exemplaire de son livre en regrettant que les habitants du coin ne puissent pas le lire. C’est à partir de cet instant qu’a germé l’idée d’une version française sur laquelle Hubert Dekkers et Claudine Pedurthe ont commencé à travailler. Horst est mort en avril 2014 sans avoir pu voir ce livre dont il avait tant rêvé mais le serment moral qui nous avait mutuellement engagés, a été respecté.
Voici un résumé du parcours militaire de Horst et notamment de son passage dans les Basses-Pyrénées.
En mars 1945, dans les environs de Metz, Horst est fait prisonnier par les troupes américaines puis finalement transféré au camp de Rennes. L’été suivant le camp passe sous administration française, chaque jour la faim tenaille les prisonniers.

Fusshöller, assis, 2ème à partir de la droite
Fusshöller, assis, 2ème à partir de la droite

En août un groupe est transféré vers le sud, Horst en fait partie et le matin du 30, il découvre le dépôt 189, le camp du Polo-Beyris à Bayonne. C’est ici qu’avec d’autres il se porte volontaire pour devenir démineur dans l’espoir d’un meilleur ravitaillement et qu’il intervient début septembre (pour la première fois avec son équipe de déminage) sur le terrain du golf et de l’hippodrome de Biarritz.

Pour éviter les longs déplacements jusqu’au camp du polo, leur équipe est hébergée au camp Golf à Anglet, un ancien bâtiment de l’organisation Todt. Il y fera la rencontre de Pierre Hitce, le chef du camp, une première bouffée d’humanité dans un univers qui en avait été dépourvu depuis plusieurs années. Horst travaille aussi provisoirement comme homme à tout faire à la villa « Rosillo » à Bayonne et de temps en temps réussit à profiter de la plage ou de promenades au phare de Biarritz. Il découvre même un produit nouveau : les huitres.

 

 

Début mars 1946, le camp Golf est fermé et Horst part sur un nouveau chantier à Soccoa. Les prisonniers sont logés dans une cave sans fenêtre à proximité du port et la nourriture est mauvaise. C’est fin mars, sur le site de l’aéroport de Parme, que commence la formation de démineur proprement dit et c’est le 9 avril que l’équipe est transférée vers Sainte-Barbe (la pointe rocheuse au nord de St Jean de Luz où plusieurs blockhaus avaient été construits dans la falaise) pour déminer le terrain de golf au-dessus sur le plateau. C’est ici que Horst interviendra sur sa première mine.
Le 17 mai 1946, les opérations de déminage dans les Basses-Pyrénées prirent fin. Après un nouveau passage au camp Polo, Horst allait poursuivre son périple de prisonnier par Hourtin, Saint-Perdon, Mont-de-Marsan, Soulac sur mer, Saint-Médard-en-Jalles, et Saint-Avold ou après avoir travaillé comme mineur dans les mines de fer, Horst sera finalement libéré en février 1948.
Après que la littérature régionale ait déjà traité du sort des prisonniers espagnols puis des prisonniers français indigènes, cet ouvrage permet de découvrir la vie au quotidien des prisonniers de guerre allemands dont certains comme Horst n’étaient pas des salauds mais seulement coupables d’avoir combattu dans le mauvais camp.
Christian Levaufre. 23/01/2016.

Horst Fusshöller a publié, en allemand, ses souvenirs sous le titre « Erinnern ohne Groll: Zweiter Weltkrieg und Gefangenschaft » à la fin des années 1990.

Il est revenu en France, sur les lieux de sa détention en 2012.

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Son livre a été traduit et publié en 2015 par la Société de Borda à Dax. Voir présentation sur notre site.

Des extraits du livre sont accessibles en cliquant ici.

 

 

 

Le Collectif pour la Mémoire du Camp de Beyris a mis en ligne l’exposition réalisée avec le soutien de l’UDAC VG 64 en juin 2013 qui retrace l’histoire du camp du Polo de Beyris et inclut plusieurs planches dédiées à la période « camp de prisonniers de guerre allemands » dont une est consacrée à Horst Fusshöller. Pour y accéder: cliquer ici .

Cette exposition peut être prêtée, les planches sont au format A3. Pour contacter l’association: c_campbeyris@orange.fr .

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