Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

Création d’une zone interdite le long de la frontière espagnole.

Une zone interdite le long de la frontière espagnole est créée à compter du 18 décembre 1942 à la suite de l’invasion de la zone libre le 11 novembre.

 

 

 

 

Le 11 novembre 1942, Hitler déclenche l’opération « Attila » en réponse au débarquement anglo-américain en Afrique du Nord. L’armée allemande franchit la ligne de démarcation qui sépare la France occupée de la France dite « libre ». Dès le 18 décembre, une zone interdite est créée qui se développe de la ligne de démarcation à l’ouest à la limite du département des Hautes-Pyrénées à l’est.

La zone interdite.

« Le Patriote des Pyrénées » publie dans son numéro du 17 décembre 1942 une première information sur les limites imposées par cette nouvelle ligne frontière.

ATTENTION

UNE ZONE INTERDITE LE LONG DE LA FRONTIERE ESPAGNOLE.

A la demande adressée par les autorités militaires allemandes d’opération, il a été décidé qu’à dater du 18 décembre 1942 nul ne pourra dépasser, en direction de la frontière espagnole, les points extrêmes ci-après désignés :

ESTERENCUBY (inclus), MENDIVE (inclus), LARRAU (inclus), SAINTE-ENGRACE (inclus), LESCUN (inclus), URDOS (inclus),

EAUX-CHAUDES (inclus), EAUX-BONNES (inclus).

Ces communes ou localités sont comprises dans la zone interdite.

Seules les personnes domiciliées dans les communes et localités situées dans la zone interdite peuvent sortir de cette zone et y retourner.

Précisions sur les limites et les restrictions liées à la nouvelle zone interdite.

Etant donné l’imprécision du premier texte relatif à la création d’une zone interdite le long de la frontière espagnole, le préfet des Basses-Pyrénées précise dans un  arrêté du  20 janvier 1943 la délimitation exacte de la zone frontière interdite ainsi que les sanctions auxquelles s’exposent les personnes qui seraient rencontrées sans autorisation dans cette zone interdite.

 

 

 

L’arrêté du préfet est publié dans le numéro du 21 janvier 1943 du « Patriote des Pyrénées ».

 

1- ZONE INTERDITE.

Un arrêté de M. le Préfet des Basses-Pyrénées en date du 20 janvier 1943, vient de préciser la délimitation exacte de la zone frontière interdite, ainsi que les sanctions auxquelles s’exposent les personnes qui seraient rencontrées sans autorisation dans la dite zone.

En application de ce nouveau texte, les limites de la zone dont il s’agit sont définies ainsi qu’il suit :

Au sud : la frontière espagnole ;

A l’ouest : la ligne de démarcation ;

Au nord:une ligne passant par les points suivants :

-Agglomération de Saint-Jean-le-Vieux ;

-Bord méridional de la route départementale n°18, depuis la ligne de démarcation jusqu’au point kilométrique 4,3 ;

-Col d’Hosta ;

-Col de Burdin ;

-Le carrefour de la route départementale n° 26 (de Tardets à Larrau) et du chemin de la grande communication n°13 (de Licq à Sainte-Engrâce) ;

-L’agglomération de Lourdios-Ichère (dont l’accès est interdit) ;

-Le pont d’Esquit sur le Gave d’Aspe ;

-Le col d’Iseye ;

-Le pont de Lauguère sur le Gave d’Ossau (commune de Laruns) ;

-La route nationale 618 jusqu’à la limite du département des Hautes-Pyrénées.

A l’est : la limite du département des Hautes-Pyrénées.

En conséquence, les agglomérations dont l’accès est désormais subordonné à la délivrance préalable d’un laisser-passer sont les suivantes : Caro, Esterençuby, Saint-Michel, Ahaxe, Lecumberry, Mendive, Béhorléguy, Larrau, Sainte-Engrâce, Lourdios, Lescun, Cette-Eygun, Borce, Etsaut, Urdos, Gabas, Les-Eaux-Chaudes, Les-Eaux-Bonnes.

Des laisser-passer ne seront délivrés qu’en très petit nombre et pour des motifs particulièrement sérieux et dûment contrôlés.

Les demandes à cet effet devront être adressées :

      • pour les personnes domiciliées dans l’arrondissement d’Oloron : à M. le Sous-Préfet d’Oloron

      • pour les personnes domiciliées dans l’arrondissement de Pau : à M. le Commissaire, chef du Services des Renseignements Généraux à Pau (préfecture).

Les individus non domiciliés dans la zone interdite et démunis de laisser-passer, qui seraient rencontrés dans la dite zone ou qui tenteraient d’y pénétrer seront sévèrement poursuivis. Sans préjudice de sanctions judiciaires auxquelles il s’exposeraient, les intéressés pourront faire l’objet d’une mesure immédiate d’internement administratif pour une durée à déterminer fixée dans chaque cas particulier par l’autorité préfectorale.

Interdiction de la pratique du ski.

Le même arrêté pris par le Préfet le 20 janvier 1943 apporte des précisions quant à la pratique du ski qui est interdite le long de la frontière espagnole par une décision régionale datée du 20 décembre 1942.

2- INTERDICTION DE LA PRATIQUE DU SKI.

Un arrêté de M. le Préfet régional de Toulouse, en date du 20 décembre 1942, a interdit la pratique du ski dans une zone de 30 kilomètres de largeur le long de la frontière espagnole.

Certaines confusions ayant pu se produire dans les esprits entre cette zone et la zone interdite à la circulation dont il est mention plus haut, M. le Préfet de B.P., par un arrêté du 20 janvier 1943, vient de préciser la délimitation des territoires interdits aux skieurs, ainsi que les sanctions auxquelles s’exposent les contrevenants.

Les dispositions de ce texte sont les suivantes :

la pratique du ski dans la partie du départements des B.P. Situées à l’est de la ligne de démarcation est rigoureusement interdite dans la zone définie par les limites ci-après :

  • Au sud : la frontière espagnole ;

  • A l’ouest : la ligne de démarcation ;

  • Au nord : la ligne la plus courte passant par les agglomérations suivantes : Uhart-Mixe, Lohitzun, Oyercq, Mauléon, L’Hopital-Saint-Blaise, Géronce, Oloron, Ogeu, Buzy, Arudy, Mifaget, Arthez-d’Asson, Saint-Pé-de-Bigorre.

  • A l’est:la limite du département des Hautes-Pyrénées.

Tout individu pratiquant le ski ou porteur de skis qui sera rencontré sur le territoire ainsi défini sera réputé contrevenant à l’arrêté régional du 20 décembre 1942 et poursuivi en conséquence ; son matériel de ski sera saisi administrativement ; il pourra en outre,sans préjudice de toute poursuite judiciaire, faire l’objet d’une mesure immédiate d’internement administratif pour une durée fixée dans chaque cas particulier par l’autorité préfectorale.

Aussi, en dehors des périodes exceptionnelles où l’enneigement pourrait s’étendre au nord de la ligne Mauléon, Oloron, Arudy, Saint-Pé-de-Bigorre, tout porteur de ski rencontré au nord de cette ligne sera présumé contrevenant et son matériel de ski sera saisi administrativement.

Une exception à ces dernières dispositions sera toutefois admise en ce qui concerne les personnes domiciliées dans les B.P. qui pourront justifier qu’elles vont pratiquer le ski hors du département ou qu’elles en reviennent.

Pour accéder au numéro du Patriote du 17 décembre 1942: cliquer ici.

Pour accéder au numéro du patriote du 21 janvier 1943: cliquer ici.

 

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