Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

Champetier de Ribes Auguste. Attaqué par la presse collaborationniste.

Auguste Champetier de Ribes qui a été membre des derniers gouvernements de Daladier et de Reynaud, opposé à l’armistice comme aux accords de Munich, président du parti Démocrate Populaire, qui a voté contre les pleins pouvoirs le 10 juillet 1940, fut l’objet d’attaques récurrentes de la presse collaborationniste.

 

Le cri du peuple du 20 octobre 1940.

Sous la rubrique: COUPS DE BALAI.

N’oublions pas Champetier de Ribes.

Parmi les internés de Chazeron et d’autres lieux, il y a les plus gros bonnets de l’ancien régime et aussi du menu fretin. Ce qui se justifie parfaitement. Ce ne serait pas la peine d’enfermer les seigneurs de la démocratie pour laisser leurs seconds et leurs démarcheurs plaider leur cause ou continuer leurs manœuvres.

On a laissé en liberté jusqu’ici plusieurs de ces doublures qui profitent sans doute d’une indulgence due au médiocre éclat de leur nom.

Rappelons aujourd’hui les titres que s’est acquis un de ces personnages de second plan. Il s’agit du sieur Champetier de Ribes, ce modéré, ce catholique qui s’était affilié à la petite mais funeste clique des démocrates populaires.

Compère de Mandel et de Zay.

Champetier de Ribes, figurant de plusieurs gouvernements de droite, était dans le cabinet Daladier de septembre 1938 ministre des Pensions et des Anciens combattants. Un assez modeste maroquin. Mais qui permit à son détenteur de grossir le parti des boutefeux durant toute la crise des Sudètes.

Il est historique que, pendant les semaines qui précédèrent Munich, ce cabinet comptait six bellicistes déterminés : Reynaud, Mandel, Campinchi, Zay, Champetier de Ribes et de Chappedelaine, un comparse lui aussi, et lui aussi un modéré.

Champetier de Ribes a continué cette belle besogne jusqu’au 3 septembre 1939.

Le zèle belliciste de ce singulier chrétien devait être récompensé. Georges Bonnet, une fois chassé du Quai d’Orsay pour ses efforts en faveur de la paix, Champetier de Ribes fut investi du titre de sous-secrétaire aux Affaires étrangères. Ignorant et méprisé, il exécutait les basses besognes de Daladier et du misérable Alexis Léger.

Où que se soit réfugié ce pâle coquin, on peut être sur qu’il y fait en ce moment une besogne contre la France et la pacification de l’Europe.

Champetier de Ribes a certainement des amis parmi les mêmes conservateurs et libéraux qui assiègent le gouvernement français de leurs requêtes. Il ne faut pas qu’ils puissent se soustraire à la justice.

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LE BALAYEUR

Gringoire du 1er mai 1941.

Sous la rubrique: REPETEZ LE……….

Une regrettable absence.

 

Tandis que le Béarn tout entier accouru dans sa capitale, acclamait le Maréchal, on remarque beaucoup l’absence de M. Champetier de Ribes. Cette absence pouvait d’autant moins passer inaperçue que l’autre sénateur du département, Léon Bérard, étant ambassadeur auprès du Vatican, son collègue eût, à lui seul, représenté le Sénat à cette manifestation.

Champetier de Ribes, qui fut l’un des ministres de la déclaration de guerre et qui avait été, auparavant, un des soutiens de l’Espagne rouge avec les Raymond Laurent et les François Mauriac, pouvait difficilement, dira-ton, se mettre en avant pour accueillir le Chef de l’Etat.

Soit. Mais M. Champetier de Ribes est un ancien combattant et un grand mutilé. Il a, au cours de cette guerre, fait de durs sacrifices à la patrie : un de ses fils est prisonnier, un autre est tombé glorieusement près de Namur. De tels titres, que personne ne se fût permis de lui contester, lui marquaient sa place parmi les légionnaires. Et on n’eût pas vu sans émotion sa main mutilée se lever pour le serment de fidélité.

Champetier de Ribes a préféré s’abstenir. Il avait une belle occasion de se faire pardonner son bellicisme de 1939 au titre de ses blessures personnelles et familiales. Il a tenu à s’enfermer dans ne bouderie déplacée.

Nous nous inclinons devant son deuil, mais nous constatons avec regret et sans surprise que M. Champetier de Ribes n’a rien appris.

Philippe HENRIOT

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Gringoire du 29 août 1940.

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