Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

Bayonne. Femmes dans la résistance.

Une lettre du 20 décembre 1944, adressée au CDL (Comité départemental de la Libération) par le président du Comité local de Bayonne met en évidence le rôle, trop peu reconnu, des femmes dans la Résistance.

 

 

 

 

Reproduction de la lettre adressée au CDL des Basses-Pyrénées par le Comité local de Bayonne le 20 décembre 1944.

 

COMITE LOCAL                                                                                                                                                            République Française

DE

LIBERATION NATIONALE

                                                                                                                                                                                       Bayonne, le 20 décembre 1944

 

Monsieur Franck Moreau

Président du Comité Local de Libération

de Bayonne

à Monsieur Baradat

Chef départemental,de la N.A.P.

Président de la Commission de réorganisation politique

Secrétaire du C.D.L.

En réponse à votre communication en date du 9 courant, j’ai l’honneur de vous faire connaître que le Comité local de Libération de Bayonne saisi tant par le Comité de l’U.F.B que par l’U.F.R., a décidé d’avoir une représentante de chacun de ces groupes à son Comité.

Le groupe représenté par Mme. POULHAZAN est composé des principales militantes qui ont compté, à Bayonne, dans la Résistance clandestine.

Outre Mme. POULHAZAN elle-même qui a milité dès le mois de juin 1940, on y trouve en effet :

Melle Coralie LABOURDETTE au domicile de laquelle il y a eu durant des mois une boîte aux lettres qui permettait les communications entre Urrugne, Paris et la B.B.C. Durant les années 1943 et 1944, c’est encore l’appartement de Melle. Labourdette, 19 rue d’Espagne, qui a été le point de rassemblement de la Résistance à Bayonne. C’est là qu’étaient collectés les vêtements, les produits pharmaceutiques, les objets de pansement, les divers instruments médicaux et l’argent destinés au maquis. Il est vrai que ces divers objets étaient remis par Melle. Labourdette, en son nom propre, et au nom de ses collaboratrices, à une personne étrangère à Bayonne, qui faisait le trait d’union entre le groupe de Bayonne et le maquis et qui, elle, appartenait au Front National.

C’est d’ailleurs à cause de cela que le groupe féminin de Bayonne eut tout d’abord l’idée de s’affilier au Front National. S’il a résolu de s’abstenir de cette affiliation, c’est uniquement parce que une représentante du Front National venue de Bordeaux a prétendu lui imposer des consignes dictatoriales dont l’acceptation eut équivalu pour le groupe de Bayonne, à l’abdication de toute indépendance. Le groupe a alors estimé que l’on pouvait avoir travaillé pour la résistance dans la clandestinité et continuer de le faire dans la légalité républicaine sans avoir à se plier à des méthodes qu’il considère comme fascistes.

A coté de Melle. Coralie Labourdette, le groupe représenté par Mme Poulhazan comprend la plupart des femmes de Bayonne ( pour ne pas dire toutes) qui ont milité activement dans la résistance.

C’est ainsi qu’on y trouve Mme. Piazza, dont le restaurant fut un véritable refuge de Français traqués ou de passage pour gagner l’Espagne.

Mme Devant qui a reçu et caché nombre de prisonniers évadés et en outre des membres de l’Intelligence Service.

Mme Barros et Melle. Dédérède qui, travaillant au ravitaillement ont confectionné pour la résistance des centaines de fausses cartes d’alimentation.

Mlle.Niderebihl qui purgeât six mois de détention au fort du Haa.

Mme. Baragué qui cacha chez elle des Hollandais, déserteurs de l’armée allemande.

Mlle. Siblot, alsacienne, qui a continué à Bayonne la très dangereuse action de résistance qu’elle avait commencé à Mulhouse.

Mlle. Gabrielle Lestournelle, bibliothécaire de la gare, connue de tous les cheminots pour l’action qu’elle ne cessa de mener pendant la clandestinité.

Mlle. Romatet qui signala notamment au maquis de précieux dépôts alimentaires.

Mlle Recart, assistante sociale, dont tout Bayonne a connu l’activité militante.

Mlle. Pelot, collaboratrice immédiate de Mlle Coralie Labourdette.

Mlle. Arbeletche, employée à la Sté Générale, sœur du capitaine Arbeletche mort au champ d’honneur au cours de la présente guerre ; elle s’était donné pour tâche particulière de collecter des pesetas dont le groupe fournissait les jeunes gens qui passaient en Espagne afin de rejoindre l’armée du Général De Gaulle.

Je pourrais continuer l’énumération, qu’il me suffise d’indiquer que Mme. Darbonnens, épouse du vice-président du C.D.L.appartient elle-même au groupement féminin présidé par Mme. Poulhazan.

Bien qu’il ne se soit légalement constitué qu’après la Libération, il n’est donc pas permis que ce groupement féminin n’a pas eu d’existence durant la clandestinité.

Au surplus, le groupement de l’Union féminine de Bayonne avait autant d’existence légale que tout autre groupement puisque la déclaration était impossible pendant la clandestinité ; le fait d’agir et de résister était la meilleurs et la seule preuve qu’il pouvait donner de son existence.

S’il venait à être frappé d’exclusive au profit du groupement U.F.B, ce serait un scandale dans la population bayonnaise dont je ne saurais accepter la responsabilité.

J’ajoute que la collaboration à notre Comité local de l’Union féminine de Bayonne pour le relèvement national nous est incontestablement utile et qu’elle a été, jusqu’à ce jour, généralement appréciée.

C’est pourquoi, je me permets d’insister vivement pour que soit confirmé l’admission de Mme. Poulhazan dans notre Comité local en qualité de déléguée de l’Union féminine de Bayonne pour le relèvement national, groupement féminin qui, sans porter encore de nom, a joué dans la résistance clandestine un rôle de premier ordre et dont, il n’est pas sans intérêt de le rappeler, le siège social est toujours 19 rue d’Espagne à l’endroit même où s’est tenu le quartier général de la résistance clandestine.

Je vous retourne d’autre part la liste des membres du Comité local de Libération de Bayonne tel qu’il est actuellement constitué.

Je vous pris d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes meilleurs sentiments résistants.

Le Président du Comité

En marge : cachet « Comité Locale de Libération nationale ; Bayonne »

L’ association « BASK’Elles » a publié sur son site une page « FEMMES DE L’OMBRE » qui détaille le rôle de plusieurs de ces femmes et celui de leur association .

Pour y accéder: cliquer ici.

Le témoignage de Lucienne DASSIE-SABOULARD, résistante bayonnaise déportée en mars 1943, enregistré dans le cadre du Concours national de la Résistance et de la Déportation 2014/2015, est accessible à l’adresse suivante:

  Témoignage écrit de L. Dassié Saboulard

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