Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

5 juin 1944, veille du débarquement. A la Une du Patriote des Pyrénées.

Le 5 juin 1944, la une du « Patriote des Pyrénées » titre sur « le carnage quotidien » résultat des bombardements alliés, de la visite de Pétain à Lyon, « les opérations militaires » en particulier eu Italie. L’éditorial de Henri Sempé « Renversements » revient sur une déclaration de W. Churchill datant de juillet 1920 dans laquelle il évoquait le rôle de bouclier que l’Allemagne pourrait jouer pour protéger l’Europe du bolchevisme au cas où la Pologne s’effondrerait.

 

Pour accéder à la une du  » Patriote des Pyrénées » du 5 juin 1944: cliquer ici.

 

Reproduction de l’éditorial du 5 juin 1944 signé Henri Sempé.

 

RENVERSEMENTS

De qui ces lignes ? De quel collaborateur délirant, de quel « traître », de quel « vendu » ?

Il a nom Winston Churchill et il n’est autre que l’actuel premier ministre de Grande-Bretagne. Il écrivait cela in juillet 1920 dans le journal anglais « Evening news », au moment où la Pologne ressuscitée par le congrès de Versailles subissait l’assaut des hordes bolcheviques et courait le risque de n’avoir été retirée du néant pour y rentrer aussi tôt. Ce péril fut momentanément écarté.Mais depuis lors, la Pologne s’est effondrée et « son englobement dans le système bolcheviste » est déjà virtuellement réalisé. Il est vrai que, par un de ces concours de circonstances paradoxaux auxquels le destin des hommes politiques semble parfois se complaire, M. Wiston Churchill fait plus que présider à cet effondrement et à cet englobement : il en set un des principaux artisans.

Il n’en reste pas moins qu’au témoignage de M. Winston Churchill lui-même l’Allemagne est en train de rendre à l’Europe un fier service en barrant la route au « flot de la barbarie rouge venant de l’est ». Le fait que M. Churchill et l’Angleterre se trouve présentement amené à donner la main à la barbarie rouge ne change rien à cela ; il prouve seulement que l’intérêt de M. Churchill et de l’Angleterre ne coïncide pas pour l’instant avec celui de l’Europe. Mais jusqu’à quand ? Nous savons que cela peut changer, et très vite. Il ne faut pas longtemps à un concours de circonstances pour se modifier et même se renverser complètement. Ce qui demande plus de temps, c’est, pour les hommes d’état, d’adapter leur politique et surtout leur opinion publique à ces renversements de situation.

Henri SEMPE

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